« Beaucoup de personnes sont victimes de violence, marquées par la faim, blessées dans leur dignité. C’est pourquoi « la lutte pour la justice et la participation au monde nous apparaît pleinement comme une dimension constitutive de la prédication de l’Évangile »… Cela exige lucidité, courage, cohérence et souci de vivre la justice au sein de nos structures congrégationnelles et de nos milieux de travail. Éclairées par la doctrine de l’Église, nous nous engageons aux côtés des autres pour que les femmes et les hommes soient respectés. Dans cette action, nous sommes appelées à la conversion à l’esprit des Béatitudes. »
– Règle de vie, 21
Ce projet MIARADIA est mis en œuvre par la Congrégation des Petites Sœurs de l’Assomption, établie à Fianarantsoa (Madagascar), dans le quartier de Sahalava, depuis 25 ans.
Le centre MIARADIA a pour objectif de soutenir les familles en situation d’extrême pauvreté, victimes de privations multidimensionnelles, afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie, en commençant par leur donner la possibilité de trouver et d’exercer un « petit travail », leur seul moyen de subsistance. Les pères et mères de ces familles vivent dans le quartier de Sahalava, une zone très défavorisée de Fianarantsoa.
Notre projet vise à promouvoir « l’épanouissement de la famille » dans son développement holistique. Nous sommes profondément convaincus que tous, même ceux qui sont tombés dans l’extrême pauvreté, ont le droit de rêver d’un avenir meilleur et, surtout, de le concrétiser.
Pour donner vie à ce projet, un centre d’accueil a été créé il y a plusieurs années, où chaque personne est écoutée avec respect pour son histoire et ses rêves, qu’elle peut partager librement et en toute confiance. C’est la première étape pour commencer à l’accompagner dans la construction de son projet en fonction de ses dons et de ses capacités. Plusieurs formations sont proposées pour aider à réaliser ses aspirations et, plus largement, pour sensibiliser à ce qu’implique le développement holistique.
Afin de maximiser la réussite des projets familiaux, nous avons mis en place diverses initiatives de développement : vente de fruits et légumes, élevage de porcs et de poulets, préparation de collations pour les enfants du programme de tutorat (un autre service offert aux enfants des familles), production de « kobs aina », une farine nutritive pour les enfants souffrant de malnutrition (un troisième projet au service de ces mêmes familles) ; couture, agriculture, agriculture de subsistance, etc. Chaque personne, en fonction de ses capacités, peut s’engager dans l’un de ces projets ou commencer un nouveau.
Cette recherche d’autofinancement pour les familles est bien sûr soutenue par un plan de microcrédit fiable, adapté aux activités et aux possibilités de chaque individu.
Voici les témoignages de deux participants qui partagent leur expérience du projet :
= Pascal RAMANANDRAIBE
Je suis marié et père de trois enfants. Depuis février 2022, je fais partie du groupe « Miara-dia », grâce aux conversations que j’ai eues avec Sœur Odile au Centre.
Après avoir suivi la formation proposée par le Centre, et motivé par mon rêve de subvenir aux besoins de ma famille, en particulier de payer les frais de scolarité de mes enfants, j’ai choisi d’élever des poulets. J’espère également que mes enfants prendront leur vie en main et deviendront des adultes responsables.
Pour réaliser ce rêve, j’ai lancé en février 2023 un petit élevage de volailles avec 7 poules et 2 coqs. Mon objectif est d’avoir 100 poulets d’ici la fin de l’année. J’avance lentement mais sûrement vers cet objectif. Je possède déjà 60 poulets de différentes races. J’ai vendu 6 poulets pour payer les soins médicaux de ma famille. Nous en avons mangé 7 lors de célébrations et pour soigner des maladies, car nous pensons que le bouillon de poulet est un remède naturel et un fortifiant.
Je suis très heureux de votre aide, car je peux dire que grâce à votre soutien, je suis en train de devenir un homme responsable. Vous m’avez également redonné ma dignité en tant que parent responsable. Je souhaite également soutenir la Sœur afin que le groupe d’élevage de volailles puisse prospérer.
= Honorine RAVAONORO
Je connais les sœurs depuis leur arrivée dans notre quartier. Elles m’ont aidée et soutenue, moi et mon mari, avec nos 10 enfants. Nous élevions des cochons. Je faisais la lessive pour d’autres familles. Mon mari avait un petit boulot pour payer le loyer. En raison des difficultés et de l’augmentation du coût de la vie, j’ai failli « m’effondrer » et je me sentais très découragée.
Grâce au programme Miara-dia, la plupart de mes enfants ont maintenant un emploi ; les autres sont encore à l’école. Depuis que j’ai rejoint Miara-dia en février dernier, je suis allée voir Sœur Odile avec un rêve
: construire une maison pour ne plus avoir à payer de loyer chaque mois. Elle m’a suggéré de me remettre à l’élevage de porcs. Au début, j’ai hésité, me souvenant des difficultés passées, mais grâce à son aide et à son soutien, j’ai relancé le projet. Début mars, j’ai commencé avec deux porcs, que j’ai vendus en novembre. Avec les bénéfices, j’ai remboursé 25 % de l’argent que j’avais emprunté et j’ai continué avec quatre autres cochons. Dans quelques mois, je les vendrai et je ferai un autre bénéfice. À l’heure actuelle, je suis très confiante dans mon projet.
« Le voyageur qui peine sur le chemin endure ses efforts parce qu’il espère arriver à destination.
Enlevez-lui son espoir, et vous détruisez son élan. »
— Saint Augustin, Sermon 158,8
Odile Ratiana PSA et la communauté