Installée au Sénégal ; dans la région de Thiès depuis une dizaine d’années, l’entreprise SEPHOS/SA est devenue un vrai parasite pour le village de Koudiadiéne.

La région de Thiès est une des régions qui se trouve à 70km à l’Est de la région de Dakar ; la capitale administratif et économique du Sénégal. Ainsi, le village de Koudiadiéne se trouve à mi-chemin entre la région de Thiès et son département Tivaouane. C’est l’un des nombreux villages qui composent la commune de Chérif Lô (qui est une des communes du département de Tivaoune). Il est habité essentiellement par des agriculteurs qui tiraient leurs revenus de l’exploitation des champs qu’occupent actuellement l’entreprise.

La Société sénégalaise des phosphates ou SEPHOS/SA est une société d’exploitation et de production de phosphate chaux, spécialisé dans la commercialisation. Son objectif est l’exploitation du phosphate afin de le transporter pour le vendre. C’est pour cette raison que la recherche de ce trésor est accompagnée de bruit et de poussière puisqu’il s’agit de creuser.

Depuis son implantation dans la zone de Koudiadiéne l’entreprise ne cesse de piller le sous-sol de la zone d’exploitation et cela, au mépris de la situation économique et sociale des populations locales.

En effet, il est important de signaler qu’en dehors du collège que l’entreprise a construit en collaboration avec la fondation impulso et la commune en 2012, aucune autre réalisation sociale ou sociétale n’a été faite par l’usine. Parmi ses promesses nous pouvons citer :

  • l’emploi des jeunes de la localité ;
  • financement des femmes pour des projets ;
  • arroser tous les jours la route que les enfants partagent avec leurs camions en allant à l’école et même la goudronner dans l’avenir ;
  • faire des dons de médicaments au dispensaire ;
  • remblayer les trous qu’ils auront à creuser pour les sondages ;
  • donner aux étudiants un logement ; etc.

Pourtant, en Mai 2017 lors d’une réunion entre AEJFN, REDES, des représentants de la population de Koudiadiéne et des responsables de l’usine, M. NOLASCO a assuré la population de Koudiadiéne que rien ne serait plus comme avant. Il a même fait des promesses fermes qui sont restée à ce jour sans suite. Voici quelques promesses non respectées tenues par M. NOLASCO :

  • faire une dotation de médicaments au dispensaire de Koudiadiéne ;
  • mettre l’ambulance de l’usine à la disposition du dispensaire en cas de besoin ;
  • se pencher davantage sur la demande d’emploi des jeunes Koudiadiéne (ainsi avait-il demandé aux jeunes de déposer des demandes d’emploi) ;
  • achever le projet de borne fontaine que les prêtres de Koudiadiéne avaient commencé ;
  • ouvrir une école de formation horticulture pour les jeunes de Koudiadiéne (dans l’avenir) ;
  • créer un micro-crédit pour les femmes.

Bien que Koudiadiéne regroupe plus de 70% des étudiants de la localité, ceux-ci n’ont jamais bénéficié d’une quelconque aide venant de la société (logement des étudiants à Dakar, bourse d’excellence etc.).

Il faut préciser que ces étudiants sont pour la plupart à Dakar (la capitale, distante d’environ 80 km de Koudiadiéne) dans des conditions très difficiles, et pourtant ils ont, à plusieurs reprises, sollicité le soutien de l’entreprise.

A cela s’ajoute l’insécurité des enfants du primaire qui croisent tous les jours les camions et autres voitures de la SEPHOS, dans une marée de poussière en se rendant à l’école (la distance entre l’école et Koudiadiéne est environ 2 Km).

A Koudiadiéne il existe un dispensaire privé qui polarise tous les villages de la commune de Chérif Lô. Ce dispensaire accueille des malades qui viennent de diverses localités du pays. Il est pourtant étonnant de remarquer qu’il ne reçoit aucune aide (médicaments) de la part de SEPHOS SA. Pendant ce temps, on note un accroissement fulgurant de certaines maladies comme le rhume, les maladies de la peau, etc.

Ainsi comme nous l’a dit la responsable du dispensaire : «nous ne sommes pas sûrs que ces maladies soient liées aux activités de l’entreprise, mais nous avons noté une augmentation de celles-ci au niveau de la population de Koudiadiéne (surtout chez les enfants) depuis l’installation de l’entreprise »

Cependant pour savoir si ces maladies ont un lien avec les activités de l’entreprise un échantillon de poussière est en train d’être analysé dans des laboratoires qui nous permettront d’avoir des résultats exacts.

Le tableau qui suit en est une parfaite illustration.

Années 2015 2016 2017 2018 (Janvier-Juin)
Maladies de la peau 1319 1682 1369 495
Toux et Rhume 819 1754 1996 652

Source : dispensaire de Koudiadiéne

Depuis notre réunion du mois de Mai 2017 la société n’a tenu aucune de ses promesses et pourtant il nous avait rassurés de tenir leurs promesses.

Cependant la sœur nous a dit qu’elle ne peut pas nous dire que c’est à cause de la poussière que les maladies augmentent mais elle a fait un constat que les maladies pulmonaires surtout l’asthme est devenu très fréquent dans la localité surtout chez les petits enfants.

Samuel Natacha B. NDIOLENE

Ingeniéur Urbaniste

(Habitant de Koudiadiéne)