Introduction

Dans un monde confronté aux effets croissants du changement climatique, le concept de durabilité relationnelle devient de plus en plus vital. Cette approche holistique met l’accent sur les liens entre les individus, les communautés et la nature, en favorisant des relations profondes, authentiques et durables. Ces liens sont essentiels pour relever les défis mondiaux urgents, en particulier la sécurité alimentaire, l’agroécologie et le changement climatique, dans le contexte des relations entre l’Afrique et l’UE.

L’importance de la durabilité relationnelle

La durabilité relationnelle implique un réseau complexe de relations qui comprend les interactions entre les humains et l’environnement naturel. Le fait de reconnaître que l’homme fait partie intégrante de la nature souligne notre dépendance à l’égard de l’environnement pour la nourriture, le logement, la médecine et l’inspiration. Cependant, les activités humaines ont perturbé cet équilibre, entraînant pollution, déforestation, perte de biodiversité et changement climatique, qui menacent à la fois les générations actuelles et futures.

Pour relever ces défis, nous devons cultiver le respect, la compassion et la collaboration dans tous les secteurs de la société. Cela signifie encourager les pratiques durables, protéger la planète et établir des relations fondées sur le respect et la compréhension mutuels. Les gouvernements, les entreprises, les organisations à but non lucratif et les individus doivent travailler ensemble pour créer un monde cohérent, résilient, juste et durable.

Le rôle d’une demande et d’une infrastructure efficaces

L’augmentation et le maintien de la productivité dans l’agriculture dépendent de la demande effective de denrées alimentaires, qui a un impact sur la rentabilité des cultures et incite les agriculteurs à investir dans la santé des sols et les engrais. Par conséquent, soutenir la demande alimentaire et la relier à l’offre alimentaire locale ou régionale en investissant dans les infrastructures, telles que les ports, les routes, les laboratoires pédologiques et l’énergie, peut améliorer les revenus des agriculteurs et la sécurité alimentaire nationale.

L’adoption par l’Union africaine du protocole de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) sur les femmes et les jeunes dans le commerce, ainsi que des protocoles sur l’investissement et le commerce numérique, représente une étape importante vers l’amélioration de la sécurité alimentaire. Des initiatives telles que le Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA) et le Fonds d’ajustement de la ZLECA visent à combler le déficit de financement du commerce intra-africain et de l’industrialisation, en soutenant davantage le secteur agricole.

Approche collaborative Afrique-UE pour lutter contre l’insécurité alimentaire

La relation entre l’Afrique et l’Union européenne (UE) est cruciale dans la recherche de la durabilité relationnelle, en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire et de l’agroécologie. Ce partenariat peut tirer parti des forces et des ressources des deux régions pour relever des défis communs, tels que l’impact du changement climatique sur l’agriculture et la production alimentaire.

Malgré ces efforts, l’insécurité alimentaire reste un problème pressant dans toute l’Afrique. En Afrique de l’Est, les conflits, l’inflation, les épidémies et le manque d’accès à des régimes alimentaires nutritifs et à l’eau potable contribuent à l’insécurité alimentaire de 58,2 millions de personnes. En Afrique de l’Ouest, l’insécurité alimentaire touche 158,5 millions de personnes, en particulier dans les pays du Sahel et au Nigeria.

Les prix mondiaux des céréales ont généralement baissé, mais des disparités régionales subsistent. En Afrique de l’Est, les prix des céréales ont baissé en raison de l’augmentation de l’offre due aux récentes récoltes, tandis qu’en Afrique australe, les prix du maïs et du riz restent élevés. En Afrique de l’Ouest, les tendances sont mitigées, certains pays connaissant une baisse des prix de produits clés tels que le maïs et le sorgho.

Les périodes de sécheresse et les vagues de chaleur prolongées provoquées par El Niño en Afrique australe, qui touchent des pays comme la Zambie, le Malawi et le Zimbabwe, mettent en évidence le besoin urgent de collaborer. Ces phénomènes météorologiques extrêmes ont dévasté la production agricole, exacerbant l’insécurité alimentaire. Rien qu’en Zambie, plus d’un million de ménages agricoles, soit 6,6 millions de personnes, ont été touchés. De même, au Malawi et au Zimbabwe, les cultures ont subi d’importants dégâts et les précipitations ont été réduites, ce qui a entraîné des pénuries alimentaires généralisées.

L’agroécologie, qui intègre des principes écologiques dans les pratiques agricoles, offre une solution durable à ces défis. En se concentrant sur la santé des sols, la biodiversité et les pratiques agricoles durables, l’agroécologie peut renforcer la résilience au changement climatique et améliorer la sécurité alimentaire.

Construire un avenir durable

Garantir la sécurité alimentaire et lutter contre le changement climatique en Afrique nécessite une approche à multiples facettes ancrée dans la durabilité relationnelle. En favorisant la collaboration entre l’Afrique et l’UE, en promouvant les pratiques agroécologiques et en investissant dans les infrastructures, nous pouvons créer un système agricole plus résilient et plus durable. Il est essentiel de reconnaître notre interconnexion avec la nature et les autres pour construire un avenir prospère pour tous.

Grâce à des stratégies holistiques et intégrées, nous pouvons atteindre les objectifs de la durabilité relationnelle, en veillant à ce que les hommes et la nature prospèrent en harmonie. Cette approche permet non seulement de relever les défis immédiats en matière de sécurité alimentaire, mais aussi de jeter les bases d’une résilience et d’une durabilité à long terme face au changement climatique.

Conclusion

Le Réseau Foi et Justice Afrique-Europe (AEFJN) joue un rôle essentiel dans la lutte contre la sécurité alimentaire et le changement climatique en Afrique grâce à son action de plaidoyer en faveur de la justice écologique, sociale et économique. AEFJN promeut l’agroécologie, en insistant sur les pratiques agricoles durables qui améliorent la santé des sols et la biodiversité, et défend des politiques qui soutiennent la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement. Notre travail s’étend à l’éducation des communautés et des décideurs politiques sur le lien entre la sécurité alimentaire, le changement climatique et la justice sociale, en soulignant le devoir moral de protéger l’environnement. En encourageant la collaboration entre l’Afrique et l’Europe, AEFJN garantit des solutions holistiques et inclusives, en plaidant pour le respect et la compréhension mutuelle.

Elvis Ng’andwe, M.Afr.

Secrétaire exécutif d’AEFJN