Les réunions des antennes de la région centrale de l’Afrique impliquant le Cameroun et la République centrafricaine ont eu lieu du 4 au 12 mars 2019. Au départ, le Secrétariat avait prévu d’amener la République centrafricaine à se joindre au Cameroun pour une réunion commune afin de constituer un groupe régional de plaidoyer, mais la logistique et les finances ont rendu cela pratiquement impossible. Cependant, cela s’est avéré être une bonne chose car cela a permis au Secrétariat de faire l’expérience des différents contextes et d’avoir une évaluation de première main de leurs diverses situations. Cela a aussi rendu possible le fait d’avoir des échanges avec un plus grand nombre de membres de ces antennes.
L’antenne du Cameroun est bien développée, bien structurée. De plus ses relations avec la Conférence des Supérieurs Majeurs est excellente. Leur bureau est situé au Secrétariat de la Conférence des Supérieurs Majeurs avec deux religieux et deux laïcs qui coordonnent les activités de l’antenne. L’antenne a établi des pôles (groupes de travail), dans chacune des six provinces ecclésiastiques du Cameroun. Chacun de ces pôles est sérieusement engagé et coordonné. L’un des pôles, dirigé par une moniale franciscaine, m’a fait un compte-rendu de leur travail depuis leur début en 2018. Veuillwz cliquer sur ce lien pour lire le rapport
La réunion de l’antenne s’est concentrée sur la mise en œuvre du plan d’action AEFJN 2019-2022 en Afrique. Le Secrétariat et l’antenne ont présenté conjointement un projet de recherche de financement pour la mise en œuvre du plan d’action dans la région Afrique centrale. La rencontre a été intentionnellement programmée en marge de la rencontre de la Conférence des Supérieurs Majeurs pour réaliser la première série d’activités du projet. Ces premières activités sont planifiées en vue de rapprocher les supérieurs majeurs et l’antenne en ce qui concerne l’orientation du nouveau plan d’action. En principe, le plaidoyer futur d’AEFJN devrait être mené par des Africains et être interreligieux. Cette nouvelle perspective de plaidoyer d’AEFJN a été bien reçue par les Supérieurs Majeurs et l’antenne. Si nous avons la chance d’obtenir le feu vert pour notre projet, d’autres programmes du projet commenceront en juin. On s’attend à ce que l’antenne du Cameroun enracine les activités de plaidoyer d’AEFJN dans la région.
Avant la réunion, le représentant du Secrétariat et l’antenne ont emmené quelques représentants pour visiter et rencontrer une communauté qui s’opposait à ce que leurs terres soient confisquées. L’antenne a accompagné la communauté. Ce fut un moment très émouvant de voir ces responsables de communauté s’engager à défendre leur terre même au prix de leur sang. Ce groupe de population a promis d’écrire son histoire pour le Secrétariat.
La dernière séance de la réunion a été consacrée à l’écoute des expériences et des histoires du conflit au Cameroun. En résumé, il y a un génocide en cours au Cameroun, mais on en entend très peu parler. Nous avons eu la chance d’avoir le Président d’AEFJN en visite au Cameroun pendant la période de la réunion de l’antenne et il était présent pour cette session de la réunion. Le Secrétariat prépare un rapport sur la situation là-bas qui sera envoyé au bureau du Nonce apostolique auprès de l’Union européenne et au dicastère pour le développement intégral afin de contribuer à attirer davantage l’attention sur le conflit qui règne dans ce coin d’Afrique. Veuillez cliqyer ici pour les photos des événements au Cameroun
L’antenne de Bangui (République centrafricaine) est quelque peu différente. Suite à la guerre dévastatrice, la pauvreté et la méfiance de la population se font sentir dès l’arrivée dans le pays. La grande confusion qui règne maintenant dans le pays engendre un appétit illimité de s’accaparer des richesses naturelles de la nation. De plus l’environnement enchanteur de ce coin d’Afrique est en proie à une terrible pollution. Ce qui rend cette antenne si unique, c’est sa constitution. C’est la Sœur Elianna des Missionnaires Comboniennes qui a commencé cette antenne. Elle a maintenant quitté le pays, peut-être, espérons-le, pour une autre mission en Afrique. Depuis ses débuts, ce groupe est interreligieux et œcuménique. En d’autres termes, l’antenne est un mélange de chrétiens (catholiques et autres traditions chrétiennes) et de musulmans. La structure de l’antenne est conçue non seulement pour lutter contre l’accaparement des ressources et l’exploitation économique, mais aussi comme un instrument pour consolider la paix. Cependant, comme les congrégations du pays évoluent en mode de survie, l’antenne reçoit rarement le soutien financier des supérieurs majeurs. Néanmoins, l’engagement de l’antenne et de ses dirigeants n’est pas remis en question. Au Secrétariat, nous nous demandons comment et d’où ce groupe pourrait obtenir un minimum de soutien ? Cliquer ici pour les photos de l’antenne de Bangui