En juin, le Secrétariat est venu parler à l’Antenne du R.U. Il a donné une information globale sur la mondialisation et sur ses conséquences négatives dans les pays africains lorsqu’elle est mal gérée.
Sur le thème de l’accaparement des terres, nous avons appris comment l’U.E. encourage des projets agricoles à grande échelle, ce qui est en conflit avec les lois statutaires et coutumières, en créant des emplois à bas salaire et en menant à des problèmes sociaux, par exemple les insecticides pour les fleurs peuvent nuire à la fertilité des femmes.
En référence aux mines, le Secrétariat expliqua comment certains pays africains ont de riches ressources dans leur sous-sol. Cependant ils n’arrivent pas à contribuer au développement économique du pays. Quelques industries et acteurs politiques prospèrent tandis que la majorité reste pauvre. Par exemple, au Ghana et en R.D. Congo, l’or est extrait par des mineurs artisanaux et vendu de manière informelle. Le manque de gouvernance dans le secteur artisanal l’expose à des risques tels que le travail des enfants, la prostitution, la contrebande et les conflits. Les producteurs locaux et les gouvernements n’obtiennent pas la valeur pour leur ressource, par exemple quand les diamants sont exportés de la R.D.C. à Dubaï, leur valeur augmente de 40% dès leur arrivée à Dubaï sans qu’aucune transformation ait lieu. Les plus grands profits dans le commerce des diamants sont réalisés en dehors des pays producteurs dans des centres commerciaux comme Dubaï, Anvers et Londres aussi bien que dans des pays à fort secret bancaire qui hébergent des comptes pour des compagnies diamantifères.
Flux financiers illicites
Les sociétés multinationales s’organisent de manière à déplacer les profits vers des juridictions où les taxes sont faibles, ce qui prive les gouvernements d’un revenu fiscal nécessaire.
En parlant du commerce mondial, Gino a illustré comment les pays africains sont désavantagés par le pouvoir de sociétés multinationales qui contrôlent toute la chaîne de production: recherche irresponsable des sources, extraction de marchandises, donnant peu de gain à l’Afrique, et évasion fiscale grâce à des filiales fantômes dans des paradis fiscaux. Ces abus pourraient être surmontés en traitant chaque société multinationale comme une unité et en rapportant les données pays par pays, en taxant les sociétés là où l’activité économique a lieu, aussi bien qu’en mettant en place des mécanismes de sanctions pour les sociétés qui ne paient pas leur due part des taxes.
En passant à l’écologie, Gino a illustré comment la pollution de l’extraction minière, la dégradation du paysage, la déforestation en faveur de plantations de palmiers à huile et d’extractions minières, les émissions dues au transport (biens africains assemblés en Chine et vendus à travers le monde) et le conditionnement en Europe, tout cela montre la nécessité de faire rendre compte aux sociétés des coûts environnementaux.
La mondialisation a vu un accroissement de la richesse du monde, mais l’inégalité s’est accrue entre une minorité riche et la majorité pauvre. Le changement climatique a augmenté et l’évasion fiscale règne. Les sociétés multinationales, après l’échec de Doha, cherchent des accords commerciaux bilatéraux tels que le TTIP, de sorte qu’elles puissent intenter des procès aux gouvernements pour des réglementations qui nuisent aux profits, par ex. l’Uruguay a été attaqué en justice par des sociétés productrices de tabac parce qu’il s’opposait au fait de fumer ! Ceci est contre la démocratie. L’U.E. peut lutter pour demander des comptes, mais les gouvernements nationaux devraient aussi lutter. Il est nécessaire de taxer les sociétés multinationales en Afrique et de se débarrasser des paradis fiscaux.
Il faut qu’il y ait un meilleur équilibre entre les pays industrialisés et en développement, et entre les sociétés multinationales et les gouvernements africains. Il faut s’opposer aux impacts sociaux négatifs de la pauvreté, de l’inégalité, des salaires bas, du manque de droits fonciers et d’activités économiques formalisées, de la migration, de la rupture des communautés et de la culture, de la perte des revenus fiscaux, ressources et bénéfices, du manque de capacité à traiter une économie digitalisée. Une création de valeur est nécessaire dans la chaîne de production en Afrique, de même qu’une meilleure distribution de la richesse et un développement durable pour le futur.
Eddie Slawinski