Principales mises à jour
MISA lance la vision de la conservation des Maasai MISA rencontre les décideurs de l’UE
MISA s’engage auprès de l’UNESCO et rejette le rapport de la mission du géoparc de Ngorongoro-Lengai
La CIDSE et MISA lancent une note d’information sur le financement de la biodiversité et les droits des peuples autochtones
Les membres de MISA s’expriment lors de la COP 26 sur la biodiversité en Colombie Victoire du mouvement Maasai : Le gouvernement rétablit les villages radiés à Ngorongoro
La situation à Ngorongoro reste délicate malgré les promesses publiques du gouvernement
Confiscation du bétail à Loliondo
La communauté de Malambo manifeste contre l’incendie de ses pâturages
Les citoyens touchés par le programme de relocalisation des Maasai à Msomera poursuivent le gouvernement pour perte de terres
Le rapporteur spécial des Nations unies publie un rapport sur les populations autochtones mobiles
Les conseillers du district de Ngorongoro demandent plus de transparence sur le financement de la KfW et de la FZS
MISA lance la vision de conservation des Maasai
La Maasai International Solidarity Alliance (MISA) est fière d’annoncer le lancement de la Maasai Conservation Vision, un document complet élaboré par les anciens et les jeunes Maasai de 26 villages et cinq districts du nord de la Tanzanie (Ngorongoro, Longido, Monduli, Simanjiro et Kiteto). Ce document visionnaire représente les voix collectives de plus de 520 membres de la communauté masaï qui se sont unis pour faire valoir leurs droits à la terre, au pastoralisme et à la coexistence pacifique avec la faune sauvage.
La « Maasai Conservation Vision » offre une alternative puissante aux modèles de conservation coloniaux, de type forteresse, qui ont été imposés aux Maasai, entraînant le déplacement de populations et l’aliénation de terres. Elle expose les demandes de la communauté pour une autre approche de la conservation fondée sur le droit à la terre communale, la protection des pratiques pastorales traditionnelles et le transfert de la gestion de la faune sauvage et du tourisme entre les mains de la communauté. Le document a été lancé le 11 septembre lors de la conférence scientifique Tropentag organisée par l’ Institut de recherche sur le développement, BOKU (Université des ressources naturelles et des sciences de la vie) à Vienne, en Autriche, où le CELEP a également projeté un certain nombre de films sur le pastoralisme dans le monde entier dans le cadre de son festival du film « Perspectives on Pastoralism ».
Voir le communiqué de presse complet ici. Le résumé visuel d’une page de la vision des Maasai en matière de conservation est disponible ici et le document complet de la vision est disponible ici.
Vous pouvez visionner l’enregistrement de l’événement ici
Pendant son séjour en Autriche, la délégation de MISA a rencontré des fonctionnaires autrichiens du ministère des affaires étrangères et du ministère du climat pour discuter de questions liées à la conservation des paysages et de la nécessité de promouvoir un programme de conservation qui respecte les droits de l’homme et les pratiques communautaires d’utilisation des terres, en particulier à la lumière du cadre mondial pour la biodiversité de 2022. La communauté internationale s’est engagée à conserver 30 % de la surface de la terre d’ici à 2030. Les défenseurs des droits des peuples autochtones, dont MISA, craignent que cela n’entraîne une augmentation des déplacements de population.
La délégation de MISA demande à l’UNESCO de mettre en œuvre des politiques inclusives qui respectent les droits des peuples autochtones
Une délégation de MISA a rencontré des représentants du site du patrimoine mondial de l’UNESCO et du géoparc mondial au siège de l’UNESCO à Paris le 16 septembre. MISA a présenté la mesure dans laquelle les recommandations de l’UNESCO ont été utilisées par le gouvernement tanzanien pour justifier l’expulsion des Maasai et d’autres communautés de Ngorongoro sous prétexte que le pastoralisme n’est pas compatible avec les politiques du site du patrimoine mondial (WHS). MISA a également souligné la dépossession des terres, l’effacement culturel et l’exclusion des PA des processus de prise de décision concernant le site du patrimoine mondial de Ngorongoro, et a exhorté l’UNESCO à mettre en œuvre des politiques inclusives qui respectent la souveraineté, les traditions et la gestion durable des terres ancestrales des PA. Voici un bref document d’information sur l’implication de l’UNESCO et les demandes de MISA.
MISA rejette le rapport de revalidation du Géoparc de Ngorongoro-Lengai
En juillet, deux experts ont visité le géoparc de Ngorongoro-Lengai pour évaluer la mise en œuvre de ses recommandations passées et décider de sa revalidation. Le rapport, qui a été publié avant la réunion du Conseil des géoparcs mondiaux de l’UNESCO des 8 et 9 septembre au Vietnam, donne une évaluation positive (feu vert). MISA rejette fermement les conclusions du rapport de la mission Géoparc de l’UNESCO, qui résulte d’un processus non transparent et a été entrepris sans la pleine participation et le consentement éclairé des peuples autochtones (PA) vivant dans le Géoparc Ngorongoro-Lengai. MISA est préoccupée par les impacts négatifs potentiels du géoparc sur les terres communautaires liées au tourisme ou à la conservation de l’environnement, qui devraient s’aligner sur les valeurs, les droits et les priorités des communautés et les respecter. MISA a contacté les deux experts de la mission pendant leur séjour en Tanzanie et leur a envoyé une lettre pour leur faire part de ses préoccupations, mais n’a jamais reçu de réponse. Avant la réunion du Conseil mondial des géoparcs de l’UNESCO des 8 et 9 septembre, MISA a écrit une lettre à tous les membres votants du Conseil des géoparcs, les appelant à ne pas revalider le géoparc Ngorongoro-Lengai à la lumière des violations des droits de l’homme en cours. MISA comprend qu’aucune décision n’a été prise lors de cette réunion et que la décision concernant le géoparc de Ngorongoro-Lengai a été reportée à décembre 2024.
Le rapport de la mission ne tient pas compte des faiblesses critiques de la structure de gestion du géoparc, qui prétend impliquer des représentants des différents peuples autochtones vivant dans le géoparc. Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement tanzanien, MISA a la preuve que le président du Conseil pastoral de Ngorongoro (NPC) n’a été invité à aucune réunion du conseil de gestion du géoparc au cours des deux dernières années. Le principal organe chargé d’assurer la participation des PA n’a donc pas été inclus.
La CIDSE et MISA lancent une note d’information sur le financement de la biodiversité et les droits des peuples autochtones
La note politique, intitulée « Protéger les droits humains des peuples autochtones et des communautés locales pour enrayer la perte de biodiversité », prend les cas des Maasai dans la zone de conservation de Ngorongoro, en Tanzanie, et des Batwa dans le parc national de Kahuzi-Biega, en République démocratique du Congo, comme exemples clés de la façon dont la conservation de la biodiversité peut mal tourner et conduire à la violation des droits humains. Il souligne l’importance des connaissances autochtones pour respecter et protéger la biodiversité et dénonce les effets négatifs du modèle de conservation « forteresse » qui sépare les habitants de la nature et entraîne des déplacements de population.
Alors que l’Union européenne (UE) prévoit d’allouer davantage de fonds à la conservation de la biodiversité, la note politique insiste sur l’importance de reconnaître les droits des peuples autochtones et des communautés locales à utiliser, posséder, accéder et contrôler les terres et les ressources naturelles. Elle appelle également les institutions de l’UE à orienter le financement de la biodiversité vers la promotion de l’agroécologie et du pastoralisme en tant que stratégies efficaces et viables de conservation de la biodiversité. Le document sera présenté lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité de 2024 (CDB COP16).
Pour plus d’informations sur l’accaparement des terres dans le contexte de la conservation de la biodiversité, voir le rapport IPES :
https://ipes-food.org/green-grabbing-a-growing-threat-to-biodiversity-and-communities/
Les membres de la MISA se rendent à la COP16 de la CDB à Cali, en Colombie
Les membres de MISA ont préparé trois séries d’activités dans le cadre de la 16e Conférence des parties (COP16) de la Convention sur la diversité biologique (CDB), qui se tiendra du 21 octobre au 1er novembre 2024 :
Premièrement, un événement parallèle essentiel sera organisé par les membres de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique (AFSA). Intitulé « Biodiversité 2.0 :
Protéger les droits autochtones et la souveraineté alimentaire pour enrayer la perte de biodiversité ». Cet événement abordera le rôle vital des peuples autochtones et des communautés locales dans la préservation de la biodiversité.
Date de l’événement : Mercredi 30 octobre
Heure : 10:10 Cali, 11:10 New York, 15:10 Dakar/Accra/Londres, 16:10 Bruxelles/Abuja, 17:10 Le Cap, 18:10 Nairobi.
Lieu : Salle de réunion Cocora pour les autorités locales et sous-nationales, Plaza One, Blue Zone, et en ligne ici sur Zoom.
L’événement sera marqué par le lancement de notre dossier politique, qui présente les expériences et les connaissances traditionnelles des peuples autochtones comme indispensables aux efforts mondiaux en faveur de la biodiversité. Des intervenants de renom, dont Edward Porokwa (PINGOS Forum Tanzania), Ruth Kihiu (Pastoral Women’s Council Tanzania) et Juan Felipe Martinez (REPAM Colombia), partageront leurs points de vue sur l’utilisation durable des terres et la responsabilité éthique de protéger la biodiversité. Pour les membres de MISA et leurs alliés présents à la COP16 de la CDB, il s’agit d’une occasion unique de s’engager avec des voix de premier plan sur les droits des peuples autochtones et la biodiversité. Ensemble, soutenons un avenir où la conservation de la biodiversité va de pair avec les droits et la sagesse des peuples autochtones.
Deuxièmement, le 28 octobre à 14 heures dans le Faith Hub de la COP16, les membres de MISA et Maryknoll présenteront au grand public des cas d’expulsion, la Vision de la biodiversité et le document d’orientation. Des représentants du réseau ecclésial panamazonien REPAM partageront également leurs points de vue. La conservation de la biodiversité peut avoir des effets négatifs sur les peuples autochtones et les communautés locales s’ils sont exclus.
Date : lundi 28 octobre Lundi 28 octobre Heure : 14 heures
Lieu : Faith Hub, Blue Zone
Troisièmement, Survival International a publié une note d’information soulignant les questions clés pour la COP16 de la CDB. Il comprend des préoccupations concernant les menaces pour les droits des peuples autochtones liées à la poussée des crédits pour la biodiversité, le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité et la mise en œuvre des nouveaux objectifs mondiaux de conservation.
Une délégation de MISA discute des violations des droits de l’homme chez les Maasai avec le Service européen d’action extérieure (SEAE) et des membres du Parlement européen
Le 20 septembre, une délégation de MISA a rencontré le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) pour discuter de la situation des droits de l’homme en Tanzanie et de celle du peuple Maasai en particulier. MISA a appelé les institutions de l’UE à user de leur influence par le biais de relations bilatérales et de partenariats internationaux pour s’assurer que les autorités tanzaniennes respectent les droits de l’homme des Maasai. Le 24 septembre, la délégation a rencontré des membres du Parlement européen et leur a demandé de faire pression sur l’UE pour qu’elle conditionne l’aide au développement à la protection des droits de l’homme et qu’elle cesse de financer des projets de conservation de forteresses.
Les députés ont été informés que le gouvernement tanzanien déplace les PA de leurs terres ancestrales au nom de la protection de l’environnement. La discussion a porté sur les moyens de donner suite à la résolution du Parlement européen adoptée en décembre 2023, qui condamnait les violations des droits de l’homme des Masaï. La visite a mis en évidence le rôle essentiel que jouent les PA dans la gestion durable des terres et a appelé l’UE à soutenir les initiatives de conservation menées par les communautés qui respectent les droits fonciers des PA.
Une délégation de MISA demande à la banque de développement allemande KfW d’être plus transparente
Au cours de la partie allemande de sa tournée européenne de lobbying, une délégation de MISA a rencontré des représentants de la KfW pour souligner l’importance de lier le financement de la conservation au respect des droits de l’homme. MISA a demandé à la KfW de reconsidérer son soutien aux institutions de l’État tanzanien qui sapent les droits fondamentaux et l’État de droit et ne respectent pas les principes démocratiques. Pour garantir la responsabilité, les bénéficiaires des fonds de la KfW devraient publier de manière transparente leurs budgets et leurs activités, afin que les communautés susceptibles d’être affectées par la mise en œuvre des projets puissent avoir accès à toutes les informations pertinentes. La délégation de MISA a insisté sur le fait que la transparence est essentielle pour éviter toute utilisation abusive des fonds. La transparence permet également de s’assurer que les financements ne contribuent pas au déplacement des communautés et que la conservation ne couvre pas des intérêts de chasse comme ceux d’Otterlo Business Corporation, désormais appelée Royal Safari Limited.
MISA rencontre Volkswagen pour discuter des impacts négatifs potentiels des crédits carbone
MISA a rencontré Volkswagen en Allemagne pour discuter des craintes de la communauté Maasai concernant le développement rapide des accords de crédit carbone poussés par Soil for the Future Tanzania dans différents districts Maasai. L’étude entreprise par MISA dans cinq districts Maasai a révélé que les communautés sont profondément préoccupées par les risques d’accaparement de terres et de déplacement de populations qui pourraient découler de l’activité de compensation des émissions de carbone. Les accords sur le carbone des sols font l’objet d’une promotion agressive de la part de multiples acteurs dans le Maasailand et exigent généralement que les communautés adoptent des schémas de pâturage à rotation rapide et s’engagent à conclure des contrats d’une durée de 30 à 40 ans. Les recherches ont clairement montré que les communautés vivant sur les terres ne comprennent pas encore pleinement les impacts du commerce du carbone, bien que certains membres de la communauté aient reçu une formation.
Un certain nombre d’organisations de compensation carbone opèrent en Tanzanie, notamment Carbon Solve en partenariat avec Soil for the Future, Carbon Tanzania The Nature Conservancy et Net Zero, qui promeuvent toutes des projets carbone dans des domaines différents et qui se chevauchent parfois. La délégation de MISA a informé Volkswagen, qui développe des projets climatiques et canalise le financement climatique, de la probabilité que les initiatives de compensation carbone puissent par inadvertance ouvrir la voie à des actions du gouvernement tanzanien et d’autres acteurs qui pourraient déposséder les communautés de leurs terres ancestrales. MISA est particulièrement préoccupée par la manière dont les accords sur le carbone exigent des communautés qu’elles modifient leurs pratiques traditionnelles de pâturage et qu’elles rejettent les formes traditionnelles de connaissance. La délégation de MISA a appelé à un dialogue transparent et à des garanties pour que les projets de compensation carbone respectent pleinement le pastoralisme en tant que méthode de gestion de l’utilisation des terres ainsi que les droits fonciers des communautés. Il est également essentiel que les projets de crédits carbone soient approuvés par l’ensemble de la communauté et pas seulement par quelques membres du village. Pour en savoir plus sur l’avis de la communauté sur les systèmes de crédit carbone, voir la vision de conservation des Maasai, qui comporte une section sur le carbone.
Le chef de l’opposition, M. Lissu, rencontre la commission parlementaire de l’UE
Le 17 octobre, Tundu Lissu, leader de CHADEMA, a rencontré David McAllister, président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. Tundu Lissu rapporte avoir exigé que l’UE ne finance ni ne soutienne aucun projet ou politique qui ne contribue pas à la démocratie et à l’État de droit en Tanzanie.
Qui est Tundu Lissu ? Lire cet article dans The Conversation.
Regardez également ce reportage de DW : Le gouvernement tanzanien tente-t-il de réduire l’opposition au silence ?
L’UE en Tanzanie exhorte le président à assurer la protection de l’opposition et à protéger les droits fondamentaux de la population ainsi que la liberté d’expression.
Le 10 septembre, la délégation de l’UE en Tanzanie a publié une déclaration commune avec les chefs de mission de l’UE en Tanzanie, le Haut Commissariat du Canada, l’Ambassade de Norvège, l’Ambassade de Suisse et le Haut Commissariat britannique, déclarant qu’ils sont « profondément préoccupés par les récentes informations faisant état d’actes de violence, de disparitions et de décès de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme, et qu’ils demandent une enquête approfondie sur ces événements ». Ils ont exhorté le gouvernement tanzanien à « assurer la protection de l’opposition, comme l’a promis le plan “4R” de la présidente Samia Suluhu Hassan, et à faire en sorte que les autorités agissent en tant que gardiennes des droits fondamentaux de la population, y compris de la liberté d’expression ».
Victoire d’un mouvement populaire : Le gouvernement réinscrit des villages dans la division de Ngorongoro
Le 16 septembre, le gouvernement tanzanien est revenu sur sa décision illégale de radier 11 circonscriptions, 25 villages et 96 hameaux de la division de Ngorongoro. Ce revirement important fait suite à de vastes protestations et à six jours de manifestations de la communauté Maasai à Ngorongoro, bloquant la principale route touristique de Tanzanie et exigeant la réintégration de leurs gouvernements locaux, qui avaient été rayés de la liste sans procédure régulière en vertu de la GN No 796 de 2024. Le retour en arrière du gouvernement est considéré comme une victoire pour le mouvement Maasai de base, car il rétablit le statut juridique des villages qui agissent comme la plus petite machine gouvernementale touchant la vie quotidienne des membres de la communauté. En conséquence, les communautés de Ngorongoro participeront aux élections locales de novembre, gérées par le même ministère qui a retiré les villages de la liste. Cette décision ne rétablit pas seulement la gouvernance locale, mais reconnaît également le pouvoir et la résilience de la population dans sa lutte pour ses droits et sa représentation.
La situation à Ngorongoro reste délicate malgré les promesses publiques du gouvernement
Malgré les déclarations publiques du gouvernement tanzanien, le 23 août, promettant de rétablir les services et de mettre fin à l’anarchie à Ngorongoro, la répression et les arrestations se poursuivent sans relâche. Les Masaïs continuent d’être pris pour cible et plusieurs d’entre eux ont été arrêtés sous prétexte qu’ils avaient récemment construit des maisons, dans lesquelles certains vivaient depuis plus de 15 ans. En outre, les services sociaux tels que la santé et l’éducation restent dans une situation désastreuse. Jusqu’à présent, le gouvernement a financé une pompe à eau pour l’école de filles de Ngorongoro et du ciment pour l’école primaire de Ndian, mais il a refusé de fournir d’autres matériaux de construction pour les écoles.
Aucun effort n’a été fait pour assurer le rétablissement de tous les fonds qui ont été transférés dans le cadre de la campagne de défaisance il y a trois ans. Le Medical Flying Service, qui a été immobilisé en 2022 dans le but de paralyser les services de santé à Ngorongoro, n’a toujours pas été autorisé à fonctionner. Le décalage entre les assurances publiques du gouvernement et la réalité sur le terrain est flagrant. Les services de santé sont débordés et les systèmes éducatifs sont en plein désarroi, ce qui prive les populations vulnérables de soins essentiels et d’opportunités. Cette situation a engendré un climat de peur : alors que le gouvernement prétend normaliser la situation à Ngorongoro, il ne met rien en œuvre de significatif pour tenir ses promesses.
L’arrestation de résidents de la NCA se poursuit malgré les promesses du gouvernement
En septembre 2024, quatre habitants de la zone de conservation de Ngorongoro (NCA) ont été arrêtés par les gardes forestiers de la NCAA et détenus pendant plusieurs jours. Ils auraient construit des maisons sans permis et d’autres ont été accusés d’avoir fait paître du bétail dans des zones interdites. Un vieil homme a été traduit devant le tribunal de Karatu pour l’infraction qui aurait été commise à Ngorongoro. Le tribunal de Karatu a toutefois rejeté l’affaire car il n’était pas compétent pour en connaître. D’autres personnes font toujours l’objet de différentes accusations devant le tribunal primaire de Ngorongoro. Ces intimidations et harcèlements à l’encontre des Maasai de la division de Ngorongoro se poursuivent malgré les promesses du gouvernement d’harmoniser la situation.
Les conseillers du Président Samia ont visité Ngorongoro
Suite à la manifestation pacifique massive de la communauté Maasai à Ngorongoro entre le 18 et le 23 août, les assistants et conseillers de la Présidente Samia Suluhu ont visité Ngorongoro, rencontré les leaders politiques et assisté à la messe du dimanche. Ils ont fait l’éloge des Maasai comme étant des gens sympathiques qui ont protégé l’image de l’État et maintenu la paix malgré les problèmes qu’ils ont traversés. Pour la première fois en dix ans, le conservateur de Ngorongoro s’est également rendu dans le village d’Endulen le 22 septembre, assistant à la messe du dimanche d’action de grâce, comme si le problème auquel est confrontée la communauté n’était pas imputable aux politiques de la zone de conservation de Ngorongoro. Mchengerwa, le ministre qui a initialement retiré de la liste toutes les autorités locales de la division de Ngorongoro, prétend maintenant mettre en garde tous les fonctionnaires qui ciblent la communauté Maasai et menacent de déplacer les Maasai de leurs terres ancestrales. Mchengerwa a été brièvement ministre des ressources naturelles et du tourisme en 2023 avant d’être reconduit comme ministre du bureau du président pour l’administration régionale et le gouvernement local.
Le gouvernement a manipulé le système judiciaire pour mettre fin aux manifestations du NCA
Un dossier déposé par le gouvernement pour mettre fin aux manifestations à Ngorongoro, en utilisant le nom aléatoire d’Isaya Ole Pose, dans le but de tromper les communautés Maasai qui ont manifesté du 18 au 23 août, a été mis à l’étude le 26 septembre. Le juriste privé Peter Njau, chargé par un opérateur de l’État de poursuivre l’affaire, a prétendu que son client, Isaya Ole Pose, ne pouvait pas se présenter au tribunal et s’était désintéressé de l’affaire, car le gouvernement avait rétabli le statut de village le 16 septembre et demandé que l’affaire soit retirée. Cependant, à l’insu de Peter Njau, Isaya Ole Pose était présent au tribunal. Il a nié avoir jamais chargé Peter Njau d’être son avocat et a informé la Cour qu’il ne l’avait jamais rencontré de sa vie et que c’est la raison pour laquelle il n’a pas pu le reconnaître à l’audience.
Il a demandé du temps pour consulter son équipe juridique concernant l’utilisation abusive de son nom dans le cadre de l’affaire. Le tribunal a reporté l’audience au 10 octobre, demandant à Peter Njau et à Isaya Ole Pose d’être présents au tribunal pour clarifier la question. Le 10 octobre 2024, Ole Pose est présent au tribunal, mais Peter Njau n’est pas en mesure d’amener la personne qu’il prétend être Ole Pose et dont la résidence est similaire à celle d’Ole Pose. Il a toutefois informé la Cour que le mystérieux Ole Pose, qu’il affirme n’avoir jamais vu mais qu’on lui a demandé par téléphone de déposer l’affaire, n’est pas en mesure de se présenter à la Cour dans un avenir proche. Le juge, s’appuyant sur les affirmations de Peter Njau, a rejeté l’affaire. La Cour a également rejeté une demande de partie intéressée déposée par Denis Shangai au motif que, l’affaire Ole Pose ayant cessé d’exister, aucune demande de partie intéressée ne peut être maintenue.
L’appel de Ngo’otiek Kokoyo contre la composition de l’amende par la NCAA est en attente d’une décision de la Haute Cour d’Arusha.
Le 19 septembre, la Haute Cour d’Arusha a été saisie d’un appel de Ng’otiek Kokoyo qui contestait l’amende composée imposée par la Ngorongoro Conservation Area Authority (NCAA) pour du bétail qui serait entré à Ngorongoro le 6 avril 2024 par Eyasi/Endamaga gate Endulen Ngorongoro sans autorisation. Le procureur de l’État a concédé tous les motifs, reconnaissant que la NCAA avait imposé à tort l’amende en vertu de la loi sur la conservation de la faune, qui n’est applicable que dans les réserves de chasse, les zones contrôlées par la faune et les zones de gestion de la faune, mais pas à Ngorongoro, où le bétail est reconnu légalement en vertu de l’article 6 de la loi sur la zone de conservation de Ngorongoro.
Cependant, de manière inattendue, le président du tribunal a exprimé son désaccord avec la position des appelants et la concession du procureur de l’État (défendeur). La Cour a indiqué qu’elle rendrait un arrêt basé sur une seule question : si la NCAA avait correctement rempli le formulaire prescrit pour la préparation du bétail, et si le reçu pour l’amende de préparation présenté par l’appelant est suffisant pour justifier un appel en l’absence d’une décision écrite formelle de Ngorongoro pour préparer le bétail. Le jugement est prévu pour le 31 octobre.
L’arrêt définitif Pololeti sera rendu le 22 octobre
Le jugement tant attendu dans la bataille juridique historique sur les droits des communautés à accéder à leurs terres ancestrales est prévu pour le 22 octobre.Dans un premier temps, la Cour a rendu un arrêt conservatoire suspendant l’exploitation de la réserve de chasse de Pololeti dans l’attente de l’arrêt final, mais le gouvernement a depuis refusé de respecter l’ordonnance de la Cour.Ce procès a été intenté par la communauté pour contester la dépossession par le gouvernement de 1502 km2 en vue de la création de la réserve de chasse de Pololeti. La communauté a gagné un autre procès similaire en vue de la création d’une zone de contrôle de la chasse de Pololeti sur les mêmes terres.
L’issue de cette affaire aura des répercussions importantes sur les droits fonciers et pourrait déterminer l’avenir de l’accès de la communauté à ses terres ancestrales. Les communautés prévoient d’assister en grand nombre au jugement du tribunal.
Poursuites judiciaires contre Thomson Safari, Tanzania Breweries et le gouvernement tanzanien
Une action collective impliquant 14 villageois masaï a été déposée en août 2024 pour contester le détournement de 10 000 hectares des villages de Sukenya, Mundorosi et Soitsambu à Loliondo. Les terres aliénées ont été vendues par Tanzania Breweries à Thomson Safari, une société touristique américaine, en 2006. Ils ont déposé une plainte en Tanzanie contre Thomson Safari, Tanzania Breweries Limited et le procureur général de Tanzanie.
Les confiscations de bétail se poursuivent à Loliondo
A la fois à Ngorongoro et à Loliondo, le gouvernement tanzanien brûle les herbes dans les zones de pâturage de saison sèche (Ngorongoro) et dans les zones adjacentes à la zone contestée de Pololeti. La pratique du gouvernement consistant à brûler les prairies pour dissuader les éleveurs d’accéder aux pâturages est une indication claire de sa position négative à l’égard du pastoralisme. En brûlant l’herbe, elle limite la disponibilité de la nourriture, menaçant la survie du bétail, notamment en période de sécheresse. Cet acte délibéré intervient après la confiscation de 36 000 têtes de bétail entre juin 2022 et décembre 2023, mettant davantage en danger les moyens de subsistance des communautés pastorales. La politique semble punitive et ses actions semblent viser à réduire l’activité pastorale, ce qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur le mode de vie pastoral, car le bétail joue un rôle essentiel dans leur économie et leur culture. Le 22 août 2023, la Haute Cour de Tanzanie avait suspendu l’exploitation de la réserve de gibier de Pololeti, mais le gouvernement a ouvertement violé les ordonnances de la Cour.
Recours du gouvernement rejeté dans une affaire de confiscation de bétail
Le 15 octobre, la Haute Cour de Musoma a rejeté l’appel du gouvernement tanzanien (Directeur du ministère public) visant à annuler une ordonnance du tribunal de première instance qui accordait une indemnisation aux éleveurs massaïs pour le bétail illégalement vendu aux enchères. Le 26 octobre 2023, les gardes forestiers du Serengeti avaient saisi du bétail et gardé les animaux dans le parc national du Serengeti jusqu’au 31 octobre 2023, date à laquelle ils ont obtenu une ordonnance de vente aux enchères. En novembre 2023, le propriétaire du bétail a déposé une plainte pour faire cesser la vente aux enchères, qui a été accordée dans les 24 heures. Malgré cela, la vente s’est poursuivie. Il s’agit là d’une preuve évidente de l’implication des gardes forestiers du parc national du Serengeti dans la saisie du bétail de Loliondo.