Une bénédiction pour tous les peuples
« Parce que tu n’as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te comblerai de bénédictions… Tous les peuples de la terre seront bénis à travers ta descendance… » (1. Lecture, 2. Dimanche du carême, Gen 22:1-18)
Le sacrifice que Dieu demande à Abraham, nous apparaît absurde, inhumain, même scandaleux. Et pourtant Abraham est prêt à obéir à Dieu et à lui donner Isaak, son enfant unique, qu’il avait reçu selon la promesse de Dieu et qui est tout son avenir. C’est par son obéissance qu’Abraham va devenir le « père de la foi » pour les trois religions abrahamiques et une bénédiction pour tous les peuples. Dieu lui-même fera le sacrifice qu’Il a demandé à Abraham quand il donnera son Fils dans la mort pour donner la vie au monde.
Nous vivons dans un temps où l’avenir de l’humanité est menacé par le changement du climat, la paix est menacée par les inégalités et des conflits. L’avenir de l’Église et des communautés religieuses et de la génération suivante est incertain. L’angoisse devant l’avenir peut faire de nous des hommes anxieux, des narcissiques et égocentriques.
Comme pour Abraham, le défi pour l’Église aujourd’hui est de montrer le témoignage vécu du don de soi dans la confiance en la promesse de Dieu. Ce n’est pas par des analyses montrant notre position, des programmes pastoraux et des procédures de restructuration que l’Église devient une source de bénédiction et d’espérance, mais par son service désintéressé pour les pauvres, les malades et les marginaux. Le Carême nous invite à vivre moins pour nous-mêmes et de nous demander davantage comment notre vie peut être une bénédiction pour les autres.
- Le grand risque du monde d’aujourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tentation triste et individualiste qui vient d’un cœur égoïste et avare, de la recherche maladive de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyants courent ce risque… (Evangelii Gaudium 2).
- Dans une culture de l’indifférence qui finit souvent par être impitoyable, que notre style de vie soit au contraire plein de piété, d’empathie, de compassion, de miséricorde, puisées chaque jour au puits de la prière (Pape Francois, Noel 2015).
- Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre… Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie (Evangelii Gaudium 49).
- Plus la personne humaine grandit, plus elle mûrit et plus elle se sanctifie à mesure qu’elle entre en relation, quand elle sort d’elle-même pour vivre en communion avec Dieu, avec les autres et avec toutes les créatures (Laudato Si´ 240).
Pour reflechir
- Pour qui suis-je une bénédiction? Comment puis-je donner aux autres un peu de joie, d’espérance et de charité?
- Est-ce que j’essaie de voir, d’exprimer, d’encourager le positif dans les gens que je rencontre chaque jour?
- Où ai-je expérimenté dans ma vie que c’est une bénédiction de pouvoir lâcher librement et donner gratuitement dans une confiance absolue en Dieu?
Nous rendons grâce pour l’Église, sainte et catholique qui nous montre le chemin pour rendre nos vies une bénédiction pour d’autres.