Le 11 avril 2024, une trentaine de représentants de diverses communautés religieuses et organisations confessionnelles d’Afrique et d’Europe se sont réunis pour la deuxième session d’une série d’échanges en ligne. Cette initiative vise à partager des idées, des expériences et des perspectives sur la promotion d’un engagement inclusif et significatif avec les communautés de base dans le cadre du partenariat Union africaine-Union européenne (UA- UE).

Objectif de l’échange

Le dialogue fournit un espace d’apprentissage commun pour des conversations informelles, visant à développer des idées et à formuler des stratégies pour une implication plus profonde de la base. Ces discussions peuvent déboucher sur la création d’un document à communiquer au niveau institutionnel.

Le rôle des organisations confessionnelles dans le renforcement de la participation

Les participants ont souligné les contributions uniques de la foi au sein des institutions laïques, notant que les interactions sociales façonnées par la foi sont profondément concernées par le bien-être de tous les membres de la communauté. Les points saillants de la discussion sont les suivants :

  • Autorité et respect : Dans les autres régions, les organisations confessionnelles ont souvent plus d’accès et d’autorité que les organisations gouvernementales et les autres organisations de la société civile. Leur participation à l’élaboration des politiques est donc cruciale.
  • Écoute et co-création : L’expérience profonde des communautés religieuses en matière d’écoute peut favoriser la création d’espaces autonomes pour l’engagement communautaire.
  • Mobilisation et autonomisation : Les organisations confessionnelles peuvent mobiliser et responsabiliser efficacement les populations locales, facilitant ainsi les approches ascendantes dans l’élaboration des politiques.

Participation effective aux politiques publiques

Afin de garantir que les populations locales jouent un rôle actif dans la prise de décision, les discussions ont souligné la nécessité d’une approche ascendante. Les points clés sont les suivants :

  • Rôle actif : Les populations locales doivent être les agents, et non les simples bénéficiaires, des initiatives.
  • Documentation et apprentissage : La documentation systématique des expériences peut faciliter l’apprentissage commun et la réflexion au sein des communautés.
  • Espaces inclusifs : L’inclusion véritable exige d’aller au-delà de la simple négociation pour prendre véritablement en compte les expériences de la majorité.
  • Sensibilité culturelle : Une formation sur le multiculturalisme et les pratiques culturelles européennes peut améliorer l’efficacité du dialogue.
  • Bonnes pratiques existantes : L’apprentissage à partir de modèles réussis tels que la Conférence épiscopale panafricaine et le dialogue interreligieux de l’Union africaine peut guider les efforts futurs.

Les défis de l’engagement

S’engager avec l’État présente des risques, notamment la crainte d’accusations politiques, en particulier pour les groupes religieux minoritaires. D’autres défis ont été soulignés :

  • Perception de la prédication : les efforts d’engagement des acteurs religieux sont parfois considérés comme de la prédication.
  • Mécanismes de consultation : L’absence de mécanismes de consultation permanents entrave l’engagement durable.
  • Fiabilité des données : L’implication directe des organisations confessionnelles au niveau local permet d’obtenir des données plus précises, car les données gouvernementales peuvent être politiquement biaisées.
  • Droits fondamentaux : Les problèmes liés aux droits de l’homme fondamentaux, tels que le manque de logement et de nourriture, entravent souvent les efforts d’engagement.

Aller de l’avant

Le groupe a proposé d’alterner l’organisation des futures réunions entre les organisations européennes et africaines. Cette alternance vise à équilibrer les perspectives et à améliorer la compréhension mutuelle.

En relevant ces défis et en tirant parti des atouts des organisations confessionnelles, le partenariat UA-UE peut favoriser un engagement plus inclusif et plus efficace au niveau local, en veillant à ce que les politiques soient élaborées par et pour les communautés sur lesquelles elles ont un impact.

Br. Elvis Ng’andwe, M.Afr.

AEFJN Executive Secretary