Les Africains disent tout haut : » Pas de justice climatique sans justice foncière ! »
Dans une série de dialogues baptisés « dialogues africains sur le climat », ACD signifie « Vox populi Vox Dei », c’est-à-dire « voix du peuple, voix de Dieu ». « Les Africains expriment une résistance coordonnée contre l’escalade des crises climatiques auxquelles le continent est confronté. Les JCA ont servi de rampe de lancement à la résistance africaine contre la pauvreté de masse, la famine, le sous-emploi et les attaques constantes contre les villages pauvres résultant des fausses solutions climatiques des entreprises, des violations des systèmes alimentaires locaux, de l’accaparement des terres entraînant la dépossession, le déplacement et la migration forcés des peuples africains. Cinq sessions de l’ACD ont été menées sur les thèmes suivants : « fausses solutions climatiques », « systèmes alimentaires, agriculture et adaptation », « financement du climat », « pertes et dommages aux ressources », et « déplacements et migrations induits par le climat ».
L’ACD sur les fausses solutions proposées par les entreprises met l’accent sur la demande d’abandon des combustibles fossiles et de promotion des sources d’énergie renouvelables. Il appelle à abandonner les fausses solutions telles que les engagements « net-zéro », les systèmes d’échange et de compensation d’émissions qui ont échoué, les solutions basées sur la nature et l’emploi de techniques de géo-ingénierie comme optimisme technologique sans fondement. L’ACD sur les systèmes alimentaires, l’agriculture et l’adaptation démasque les horreurs de la politique agro-génomique, de la bio-ingénierie en tant que bio-colonialisme ou nouvelle forme de colonialisme en Afrique, et de l’édition génomique des espèces locales africaines entreprise par la grande agriculture et les technologies du Nord global. L’ACD sur la perte et les dommages aux ressources a mis l’accent sur l’évaluation monétisée des ressources, mettant en branle le troisième ACD sur le financement du climat par le biais de conceptions de connaissances autochtones dans la manière d’évaluer les pertes et les dommages. Enfin, l’ACD sur la migration et le déplacement induits par le climat invoque la justice sociale, car le déplacement n’est qu’un symptôme de l’accaparement et de la dépossession des ressources.
Tous ces DCA-ACD sont devenus des opportunités historiques qui ont donné naissance à un « Mouvement africain contre le changement climatique et contre l’accaparement des ressources » qui pourrait inverser le cours de la famine en Afrique.
Par conséquent, en novembre 2022, tous les acteurs ecclésiastiques et non ecclésiastiques d’Afrique se rendront à la COP27 pour veiller à ce que les résultats obtenus par les JAC soient présentés à la COP27 comme un élément central de l’action mondiale contre le changement climatique. Les JAC sont censés être les bases de l’ampleur et de la profondeur du mouvement africain et le point de départ de mouvements coordonnés par le biais de caravanes comme forme de mobilisations locales, régionales et mondiales. Ainsi, de l’ACD à la COP27, les mobilisations locales et régionales unies des organisations des peuples africains dans les caravanes serviront d’expression unie des protestations après une longue indignation refoulée sur leur situation difficile.
Les JCA sont devenus un tournant vers la création d’une coalition régionale des mouvements populaires africains qui peut générer des résultats et susciter la confiance des sociétés africaines pour s’unir et faire pression en faveur du changement et résister aux difficultés imposées par les forces extérieures.
La confiance pour agir est le nom de la victoire des Dialogues africains sur le climat. C’est là que l’un dans l’autre et tous ensemble parlent d’une voix forte pour contester les conditions de privations contre nature malgré la richesse massive des ressources des terres africaines.
Phoebe Zoe Maria Sanchez