Synode – Synodalité – Participation

Le sens du mot Synode ?
En grec ecclésiastique, la parole « synode » s’applique aux disciples de Jésus convoqués en assemblée, et dans certains cas, il est synonyme de la communauté ecclésiale. Saint Jean Chrysostome, par exemple, écrit que « l’Église est synonyme de ‘faire chemin ensemble’ » (σύνοδος). Il explique en effet que l’Église est l’assemblée convoquée pour rendre grâce à Dieu et chanter ses louanges à la manière d’un chœur, une réalité harmonieuse où tout se tient (σύστημα), puisque ceux qui la composent convergent, par leurs relations réciproques et ordonnées, dans l’ἀγάπη et l’ὁμόνοια (le même esprit).
La synodalité est une dimension constitutive de l’Église, qui, à travers elle, se manifeste et se configure comme le Peuple de Dieu en chemin et comme assemblée convoquée par le Seigneur ressuscité. Celui-ci, en face d’un défi décisif pour l’Église des origines, donne à voir en acte la méthode de discernement communautaire et apostolique qui est l’expression de la nature même de l’Église, mystère de communion avec le Christ dans le Saint-Esprit.

Textes Bibliques
« Là où deux ou trois s’assemblent en mon nom, je suis au milieu d’eux. »  (Mt 18:20)  « L’Esprit Saint et nous-mêmes, nous avons en effet décidé… (Ac. 15:28)

Développements historiques  

Avec le début du deuxième millénaire, la pratique synodale a pris peu à peu des formes procédurales différentes en Occident et en Orient, en particulier après la rupture de la communion entre l’Église de Constantinople et l’Église de Rome au onzième siècle et la chute sous le contrôle politique de l’islam des territoires ecclésiastiques appartenant aux patriarcats d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem.
Les communautés ecclésiales nées de la réforme protestante promeuvent une forme spécifique de pratique synodale, dans le contexte d’une ecclésiologie, d’une doctrine, et d’une pratique sacramentelle et ministérielle qui s’écartent de la Tradition catholique.
Saint Jean-Paul II, à l’occasion du Jubilé de l’an 2000, dresse un bilan du chemin parcouru pour incarner, en conformité avec l’enseignement de Vatican II, l’essence même du mystère de l’Église au moyen des diverses structures de communion. On a fait beaucoup, souligne-t-il, mais « il reste certainement beaucoup à faire pour exprimer au mieux les potentialités de ces instruments de la communion, […] (et) répondre avec rapidité et efficacité aux problèmes que l’Église doit affronter dans les changements si rapides de notre temps . »

L’enseignement du Pape François

La synodalité ne désigne pas un simple processus de fonctionnement, mais la forme particulière sous laquelle vit et opère l’Église.

Le pape François enseigne que « marcher ensemble est le chemin constitutif de l’Église ; le code qui nous permet d’interpréter la réalité avec les yeux et le cœur de Dieu ; la condition pour suivre le Seigneur Jésus et pour être des serviteurs de la vie à notre époque blessée. Le souffle et le rythme du synode révèlent ce que nous sommes et le dynamisme de communion qui inspire nos décisions. Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons réellement renouveler notre pastorale et l’adapter à la mission de l’Église dans le monde d’aujourd’hui ; ce n’est qu’ainsi que nous pouvons faire face à la complexité de notre temps, pleins de gratitude pour le chemin parcouru et déterminés à le poursuivre avec parrhesía … la confiance, la franchise et le courage pour entrer dans l’ampleur de l’horizon de Dieu.
Que Marie, Mère de Dieu et de l’Église, qui « était avec les disciples pour invoquer l’Esprit Saint (cf. Actes 1,14) qui a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte, accompagne le pèlerinage synodal du Peuple de Dieu. »