Distinguer et Décider

Textes bibliques

  • Quand vient le soir, vous dites : “Il fera beau temps, car le ciel est rouge. Et tôt le matin, vous dites : “Il y aura du mauvais temps aujourd’hui, car le ciel est rouge sombre.” Vous savez interpréter les aspects du ciel, mais vous êtes incapables d’interpréter les signes qui concernent ces temps. Mt 16:3
  • Examinez toutes choses : retenez ce qui est bon. 1 Thess 5:21
  • Mettez la parole de Dieu en pratique : ne vous contentez pas de l’écouter, en vous faisant des illusions sur vous-mêmes ! Jacques 1:22

Réflexions

Il y a quelques années, le diocèse de Limbourg a entrepris une expérience intéressante. Les représentants des Eglises du Sud qui étaient venus chez eux pour le mois missionnaire ne devaient pas, comme d’habitude, donner des conférences dans les paroisses, mais simplement vivre avec les paroisses pendant quatre semaines et raconter ensuite leurs observations. Qu’est-ce qui les avait le plus frappés ? Qu’ici, lorsque les chrétiens se réunissent dans les différents comités, ils discutent beaucoup, mais prient rarement. Pour eux, il était évident qu’en tant que croyants, on demande l’aide de Dieu pour tout ce que l’on planifie et décide.

C’est aussi le plus grand défi du processus synodal, que le pape François considère comme un processus de « discernement (des esprits) ». Nous sommes forts pour analyser les problèmes, en discuter et ensuite prendre des décisions à la majorité. Mais ces décisions sont-elles vraiment ce que Dieu veut pour nous, ou ne sont-elles pas plutôt ce que nous voulons ? Comment pouvons-nous sentir ce que Dieu veut maintenant pour son Église ?

Une condition préalable est que nous entrions dans le processus avec une ouverture totale et sans idée préconçue de ce qui doit en résulter à la fin. C’est un grand défi spirituel. Bien sûr, chacun et chacune arrive avec ses propres opinions, idées et expériences, qui doivent être exprimées. Mais alors, je ne dois pas m’y accrocher ; je dois les remettre à la communauté simplement comme ma modeste contribution, et puis accueillir en moi, avec une grande ouverture et une grande liberté intérieure, les contributions des autres. Cette liberté de ne pas vouloir m’imposer, mais d’attendre que quelque chose de nouveau naisse des différentes opinions, souvent contradictoires, ne vient pas d’elle-même. C’est un cadeau que nous devons demander au début de chaque échange.

Si nous écoutons sans préjugés et donnons la place à d’autres points de vue, différentes possibilités émergent. Alors il faut les confronter avec la lumière de l’Évangile. Quand nous avons écouté les uns les autres, il nous faut écouter Dieu. Que nous dit Dieu à travers la parole de l’Évangile ? Que dirait Jésus ? « Que dit l’Esprit aux Églises ? » Et à notre église d’aujourd’hui ? Cf. Apoc. 2

Donnons à l’Esprit de Dieu une chance de nous faire ressentir, dans un temps prolongé de silence, ce qui est bon pour construire le corps de l’Église ! Un tel processus de décision nécessite beaucoup de temps, de patience et la confiance que Jésus est avec nous lorsque deux ou trois sont ensemble en son nom, dans son esprit. Puis mettons en œuvre avec courage et confiance ce que nous avons reconnu comme volonté de Dieu.

Le processus synodal est comme la pâtisserie. De nombreux ingrédients entrent dans la pâte. En les pétrissant, ils interagissent les uns avec les autres. Il en résulte quelque chose de nouveau : un pain odorant et délicieux.

Prière

Que Dieu me donne la force de changer les choses que je peux changer ;

la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer l’un de l’autre.
Friedrich Christoph Oetinger

 Proverbe Africain

« Notre foi, notre représentation des choses a toujours besoin d’être incarnée ».