Le pape François appelle à prier pour les civils de Goma, en République démocratique du Congo, alors que les rebelles envahissent cette ville de l’est du pays, frontalière du Rwanda.

Photo : Les civils fuient Goma alors que les rebelles du M23 se battent pour le contrôle de la ville (crédits : Vatican News).
« Tout en priant pour le rétablissement rapide de la paix et de la sécurité, j’appelle les autorités locales et la communauté internationale à faire tout leur possible pour résoudre le conflit par des moyens pacifiques ».
Le pape François a lancé cet appel mercredi lors de son audience générale hebdomadaire.
Il a exprimé sa préoccupation face à l’aggravation de la situation en République démocratique du Congo, exhortant toutes les parties à chercher à cesser les hostilités et à protéger les civils à Goma et dans les zones environnantes.
Le pape a également attiré l’attention sur les émeutes qui ont eu lieu mardi dans la capitale, Kinshasa, lorsque des manifestants ont pris d’assaut les ambassades de pays qu’ils considèrent comme complices du conflit dans la province du Nord-Kivu.
« Je suis également avec appréhension les événements qui se déroulent dans la capitale, Kinshasa, et j’espère que toutes les formes de violence contre les personnes et leurs biens cesseront.
Les combats à Goma atteignent les installations gérées par l’Église
Les combats se sont intensifiés à Goma au cours des derniers jours, les rebelles du M23 s’opposant aux forces gouvernementales pour le contrôle de la capitale de la province du Nord-Kivu, en RDC.
Les milices, qui seraient soutenues par le Rwanda, sont entrées dans la ville de 2 millions d’habitants lundi, marquant une escalade spectaculaire de leur insurrection qui dure depuis dix ans.
Le M23 s’est emparé de l’aéroport mardi et cherche depuis à consolider son contrôle sur Goma, selon les habitants.
Les autorités ecclésiastiques locales ont fait état de bombardements sur les infrastructures ecclésiastiques, entraînant la mort de civils.
Lundi, Mgr Willy Ngumbi Ngengele, l’évêque du diocèse, a déclaré que les bombardements avaient touché l’unité néonatale de l’hôpital Maternal General Charité, ce qui a « causé la mort de nouveau-nés ».
Il a ajouté que le bâtiment du bureau du procureur diocésain, récemment inauguré, a subi des dommages à ses fenêtres.
Aggravation de la situation humanitaire
Des milliers d’habitants de Goma ont fui leurs maisons depuis lundi, venant s’ajouter au million de personnes déplacées que compte déjà la ville.
Des centaines de milliers de personnes ont besoin d’une aide humanitaire urgente, selon Bernard Balibuno, directeur national de CAFOD, l’agence d’aide de l’Église catholique d’Angleterre et du Pays de Galles.
« La ville a été fermée par les combats », a déclaré M. Balibuno, “et des centaines de milliers de personnes sont déplacées, beaucoup d’entre elles étant réduites à mendier dans les rues”.
Les quatre principaux hôpitaux de Goma ont été submergés par des centaines de blessés en quête de soins.
Selon la Croix-Rouge, qui gère l’un des hôpitaux de Goma, les civils arrivent en bus ou en moto avec des blessures par balles ou des éclats d’obus.
« Les trois équipes chirurgicales travaillent sans relâche pour soigner les patients qui, faute de place, sont parfois allongés sur le sol », explique Myriam Favier, chef de la délégation du CICR à Goma.