La catastrophe humanitaire qui se déroule en République démocratique du Congo (RDC) est un test de responsabilité mondiale et ne doit pas rester une tragédie négligée. Les réfugiés dans des camps surpeuplés, les familles déchirées par la violence et l’effondrement des services de base exigent une attention urgente. Pax Christi International exprime sa solidarité avec le peuple congolais et appelle les Nations-Unies à donner la priorité à la paix, à la justice et à la dignité des personnes touchées.
Il en va d‘un impératif moral que la communauté internationale agisse de manière décisive. La paix est possible, mais elle exige une action urgente et collective.
La recrudescence de la violence, menée par les rebelles du M23 et qui serait soutenue par les Forces de défense rwandaises (FDR), constitue une violation flagrante des accords de cessez-le-feu et un défi direct aux efforts de paix menés par l’Afrique.
La situation humanitaire s’aggrave à un rythme alarmant, en particulier à Goma et dans ses environs. La récente prise de Minova (21 janvier) et de Sake (23 janvier) par les rebelles du M23 a déplacé plus de 800 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) vers des camps surpeuplés et sous-financés. La destruction des infrastructures de distribution d’eau, la coupure de l’électricité et la fermeture des écoles ont exposé les populations vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, à un risque accru de faim, de maladie et de violence.
Pax Christi International appelle les Nations Unies et leurs États membres à prendre des mesures immédiates et décisives pour faire face à cette crise qui s’aggrave en s’efforçant de :
1. Cessation immédiate des hostilités
• Le M23 doit arrêter sa progression et se retirer des zones récemment capturées, notamment Minova et Sake.
• Le Rwanda doit cesser de soutenir le M23 et retirer toutes les forces militaires du territoire congolais, conformément au droit international et à la Charte des Nations unies.
• Le Rwanda doit immédiatement cesser d’envoyer des troupes tous les jours ; selon les informations des médias et de nos partenaires, depuis le 24 janvier, le gouvernement rwandais a attaqué la ville de Goma et a déplacé et installé son quartier général militaire dans la ville de Rubavu-Gisenyi, à la frontière avec Goma/RDC, pour coordonner étroitement les opérations d’attaque.
• Le gouvernement de la RDC doit cesser toute collaboration avec des groupes armés comme les FDLR, afin de créer un environnement propice à une paix durable.
2. Protection des civils et droits de l’homme
• Toutes les parties impliquées dans le conflit doivent donner la priorité à la protection des civils et garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave aux zones touchées.
• Les violations du droit international humanitaire et du droit international relatif aux droits humains doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies, et les auteurs présumés doivent être amenés à rendre des comptes.
• Les responsables de la déstabilisation de la RDC doivent être tenus responsables par le biais de sanctions ciblées et d’autres mécanismes à la disposition du Conseil de sécurité de l’ONU.
3. Soutien aux processus de paix menés par l’Afrique
• Pax Christi International réaffirme son soutien aux processus de paix de Luanda et de Nairobi et appelle à la reprise immédiate des négociations dans le cadre de ces processus.
• Les Nations Unies doivent fournir un soutien politique et logistique solide pour veiller à ce que toutes les parties respectent leurs engagements, y compris le respect de l’accord de cessez-le-feu du 30 juillet 2024 et le désarmement des groupes armés.
Les victimes sont de plus en plus nombreuses de jour en jour, et le peuple congolais ne peut plus attendre… Assez c’est assez!
Pax Christi International appelle les Nations Unies à faire preuve de leadership et à agir de manière décisive pour mettre fin à cette crise.
Ce n’est que par une action immédiate et coordonnée que la paix pourra être rétablie et que la dignité de ceux qui souffrent pourra être défendue.
Il est temps d’agir !
Pax Christi International
Bruxelles, le 29 janvier 2025