La quatrième édition de la Caravane ouest-africaine : La lutte contre le changement climatique de cinq pays d’Afrique de l’Ouest à la COP 28

Dans le cadre de la plateforme de plaidoyer Our Land is Our Life (Notre terre,c’est notre vie), la Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau-Ouest Africaine (CGLTE-OA) a initié sa Caravane ouest-africaine 4^ème édition pour « Contribuer au renforcement de la lutte contre les phénomènes de changement climatique par l’éveil de conscience et la promotion de l’agroécologie paysanne comme alternative aux fausses solutions à travers un plaidoyer auprès des communautés et des autorités en vue de garantir notamment la souveraineté alimentaire. » Le thème de la caravane pour 2023 est « Droit à la terre, à l’eau et à l’agroécologie paysanne, une lutte commune ! »[1]

Près d’une décennie de pratique de plaidoyer, la CGLTE-OA a entamé sa Caravane ouest-africaine en 2016 en traversant le Burkina Faso, le Mali et le Sénégal. Lors de sa 2^e édition en 2018, la caravane ouest-africaine a traversé la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. Sa 3^e édition en 2021 a traversé la Gambie, le Sénégal, la Guinée Bissau, la République de Guinée et la Sierra Leone comme destination. Pour 2023, la 4^e édition de la caravane ouest-africaine devait traverser le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Mauritanie.

Dès le 11 octobre, AEFJN a contacté le Père Vincent de Paul Boro, premier Secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), et Sœur Regina Ignatia Aflah, coordinatrice de la zone Caritas CERAO, pour mobiliser les ressources de l’Eglise catholique qui accueilleront les caravaniers dans les cinq pays. Grâce à leur aide, AEFJN a coordonné la collaboration entre les représentants de CERAO et de CGLTE-OA au niveau régional le 16 octobre. Le 25 octobre, une autre réunion de coordination a été organisée entre le CERAO et les organisations de la société civile au niveau national afin de renforcer leur coopération au niveau local. Le voyage d’un mois étant difficile sur le plan logistique, l’Église a offert sa bénédiction et son hospitalité en hébergeant les participants, en mettant à leur disposition des salles paroissiales pour les discussions du forum et en leur fournissant de la nourriture et de l’eau.

Initialement prévu pour le 25 octobre, le lancement officiel de la caravane a été reporté pour des raisons logistiques. Le 6 novembre, la CGLTE-OA a tenu sa cérémonie d’ouverture à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, avec des discussions publiques sur le changement climatique et la gouvernance foncière, la promotion des semences paysannes dans le contexte de la crise sécuritaire, et le rôle politique agroécologique des chefs traditionnels.[2]  À Ferkessédougou et Korhogo, en Côte d’Ivoire, les participants à la caravane ont organisé des conférences publiques sur les cultures maraîchères, tandis que les responsables locaux recevaient leurs documents de plaidoyer. Les communautés locales de Kidiana, Konlondieba, Bamako et Kayes, au Mali, ont également réservé un accueil chaleureux à la caravane, qui a rencontré des chefs traditionnels, des chefs religieux et des autorités politiques.  Après le Mali, la caravane a organisé des forums publics sur l’agroécologie à Tambacounda et sur les bonnes pratiques en matière de production laitière à Linguère, au Sénégal.  Bien que la caravane ait initialement prévu sa destination finale en Mauritanie, Massa Kone, porte-parole de la CGLTE-OA, a déclaré que des changements d’itinéraire ont été effectués à cause des « sérieuses inquiétudes quant à l’obtention de l’autorisation » d’entrer en Mauritanie, ce qui a finalement amené les parties prenantes à décider le 20 novembre de changer d’itinéraire et d’organiser la cérémonie finale à Serrekunda, en Gambie, le 30 novembre.[3]

Documentation vidéo de plaidoyer de la 4ème édition de la Caravane d’Afrique de l’Ouest

Outre la coordination de la synergie entre CERAO et la CGLTE-OA, AEFJN a également facilité la production de son court-métrage de plaidoyer pour disséminer l’engagement de l’Église catholique avec la société civile dans la 4ème édition de la caravane ouest-africaine. Dès le 28 octobre, AEFJN, avec l’aide de la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (CIDSE) représenté par José Emmanuel Yap, a obtenu un financement pour le projet vidéo par l’intermédiaire de Dreikönigsaktion (Autriche) représentée par Heidrun Leitner et Broedelijk Delen (Burkina Faso) représenté par Tocoma Sy. Avec la recommandation de Sy, MediaProd d’Inoussa Maïga a été engagé pour produire ce projet de documentation vidéo, qui s’intitule Changement climatique : Une caravane pour sauver la planète.

Vers  laCOP 28

La 4^e édition de la Caravane ouest-africaine a servi de préparation à la COP 28 qui s’est tenue à Dubaï, aux Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre. Alors que la caravane était en cours, les acteurs clés de Notre terre, c’est notre vie ont formulé une note politique pour la COP28 par le biais d’un plaidoyer à plusieurs niveaux. AEFJN a joué un rôle déterminant dans la recherche d’un soutien de la part d’organisations locales, nationales et régionales. Outre AEFJN et la CGLTE, les autres acteurs clés impliqués sont l’Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA), Eastern and Southern Africa small-scale Farmers Forum (ESAFF), Développement Durable en Afrique (DDA), le Mouvement Laudato Si`, Rural Women’s Assembly (RWA) et le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM). Insiste d’orientation de Notre terre, c’est notre vie pour la COP 28 insiste sur la nécessité 1) d’accroître la résilience des systèmes alimentaires grâce à l’agroécologie et à la diversification, 2) de créer un fonds pour les pertes et dommages qui responsabilisera les pays et les organisations polluantes, et 3) d’adopter des formes contraignantes de transition énergétique afin d’éliminer progressivement les combustibles fossiles.[4]

 

Dr. Lawrence S. Pedregosa

Chargé du plaidoyer et de la communication d’AEFJN

 

 

[1] Convergence Globale des luttes pour la terre et l’eau Ouest Africaine, Termes de référence, 4e Edition caravane ouest africaine : Droit à la terre, à l’eau et l’agroécologie paysanne, une lutte commune ! 25 octobre-20 novembre 2023.

[2] CGLTE-OA, Agenda provisoire de la caravane (Étape du Burkina Faso).

[3] Massa Kone, Correspondance en WhatsApp Caravan 2023, 20 novembre 2023.

[4] Notre terre, c’est notre vie, Recommendations d’action pour la COP 28, novembre 2023.