Après avoir été perturbée par la crise Covic-19 en 2020, la troisième édition de la caravane CGLTE-OA a finalement débuté. La Caravane CGLTE-OA, qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’une coalition régionale d’OSC, d’acteurs confessionnels et de mouvements sociaux visant à relier les communautés entre elles dans le cadre d’une lutte commune pour la protection de leurs terres, de l’eau et des semences paysannes pour et avec les communautés.
Elle est dirigée par la CGLTE-AO (Coalition Globale des Luttes pour la Terre, l’eau les semences – Afrique de l’Ouest). La caravane organise les communautés selon deux stratégies : Fournir un soutien et une solidarité aux communautés directement touchées et leur donner les moyens d’être des acteurs et de prendre leur avenir en main plutôt que d’être des bénéficiaires du travail de la société civile et des acteurs religieux.
Comment cela fonctionne ?
La caravane est organisée par le biais d’une pléthore d’activités (réunions publiques, parfois accompagnées de fêtes foraines) dans des communautés présentant des cas concrets d’accaparement de ressources : accaparement de terres pour des produits agricoles, extraction de ressources naturelles, eau, projets ayant un impact négatif sur les communautés. Les communautés ont l’occasion de raconter leurs histoires directement aux représentants de leur gouvernement, au niveau des gouverneurs et des ministres régionaux et au-delà, avec des demandes spécifiques. Chaque édition suit un itinéraire défini par pays à travers des communautés locales identifiées comme étant affectées, tandis que les délégations des autres pays de la CEDEAO et de la Mauritanie convergent vers les pays désignés. L’édition actuelle est partie de la Gambie et passe par le Sénégal, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry et la Sierra Leone. Elle est organisée tous les deux ans. La première édition a eu lieu en 2016.
Quelles sont les demandes des communautés ?
Elles sont formulées dans le livre vert du CGLTE qui est généralement remis aux représentants du gouvernement avec des variations spécifiques des communautés affectées. Mais principalement, les communautés demandent l’application de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui a été ratifiée par les pays de la CEDEAO. Pour cette troisième édition de la caravane, nous saluons l’implication active du Président de la Guinée Bissau, M. Umaro Mokhtar Sissoco Embaló, qui a tenu à rencontrer les représentants de la caravane et ensemble ont eu un dialogue constructif. Ce fut également une bonne occasion de lui remettre le Livre vert.
Caractéristique unique de la 3ème édition
Il y a une participation progressive de l’Eglise en Afrique de l’Ouest dans les luttes des peuples. Le lancement de la caravane en Gambie a vu la participation de l’évêque de Banjul, le Révérend Dr. Gabriel Mendy CSSp. Il est allé jusqu’à accueillir 25 représentants de la délégation à un dîner. Le secrétariat de la CERAO (Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest) avait auparavant appelé les Eglises locales à soutenir et à participer activement à la Caravane et publié une déclaration appelant les gouvernements nationaux d’Afrique de l’Ouest à écouter le cri des pauvres et le cri de la terre. Pendant ce temps, le pèlerinage de la justice en ligne en soutien à la caravane continue. Vous pouvez suivre les moments forts de la caravane en images et en vidéos sur la page Facebook d’AEFJN.
Chika Onyejiuwa
AEFJN