Introduction

La riche diversité agro-écologique du pays permet aux agriculteurs de cultiver une grande variété de produits tels que le sorgho, le millet, le maïs, le manioc, les haricots, les patates douces, les bananes et les légumes, entre autres. Ces cultures jouent non seulement un rôle crucial dans la sécurité alimentaire de la population locale et des réfugiés, mais contribuent également de manière significative aux moyens de subsistance.

Cependant, malgré l’importance de l’agriculture dans le pays, la durabilité des pratiques agricoles actuelles suscite de plus en plus d’inquiétudes, notamment en ce qui concerne la santé des sols. L’utilisation sans discernement d’engrais chimiques et de pesticides, associée à de mauvaises pratiques de gestion des terres, a entraîné une dégradation des sols et une baisse des rendements agricoles dans la plupart des régions du pays. Cette situation soulève des questions quant à la viabilité à long terme de l’agriculture dans le pays et à sa capacité à subvenir aux besoins d’une population croissante.

Politiques de promotion de la santé des sols

En réponse à ces défis, diverses politiques ont été mises en place aux niveaux national et régional pour promouvoir l’agriculture durable et améliorer la santé des sols dans le pays. Le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) de l’Union africaine (2003) est l’une de ces initiatives qui souligne l’importance de l’agriculture durable pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté en Afrique (voir les examens et les cadres 2015-2018 et 2023).Dans le cadre du PDDAA, les pays membres sont tenus d’élaborer des plans nationaux d’investissement agricole (PNIA) qui donnent la priorité aux investissements dans les pratiques agricoles durables, y compris la conservation des sols et la gestion intégrée de la fertilité des sols.

Le gouvernement ougandais a mis en œuvre plusieurs politiques et programmes visant à promouvoir l’agriculture durable et à améliorer la santé des sols. La politique agricole nationale (NAP) (Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et de la pêche, 2013) et le plan national d’adaptation pour le secteur agricole (Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et de la pêche, 2018) soulignent tous deux l’importance des pratiques de gestion durable des terres, notamment la rotation des cultures, l’agroforesterie et l’utilisation d’engrais organiques.Ces politiques visent à accroître la productivité agricole, à renforcer la sécurité alimentaire et à promouvoir la durabilité environnementale en Ouganda.

Le gouvernement a mis en œuvre ses politiques agricoles nationales régionales pour relever les défis spécifiques auxquels sont confrontés les agriculteurs dans les districts. Ces politiques comprennent la promotion de variétés de cultures indigènes, l’adoption de pratiques d’agriculture de conservation et la création d’écoles d’agriculture de terrain pour dispenser une formation sur les techniques agricoles durables. En donnant la priorité aux connaissances indigènes et aux systèmes traditionnels de gestion des cultures, ces politiques visent à améliorer la santé des sols et à promouvoir la sécurité alimentaire dans tout le pays.

Les politiques nationales ougandaises visant à garantir un panier alimentaire durable et à promouvoir des pratiques agricoles agroécologiques respectueuses de l’environnement s’inscrivent dans le cadre de la déclaration de Nairobi de 2024 sur le « Sommet africain sur les engrais et la santé des sols » (Union africaine, 2024).L’Ouganda apparaît ainsi comme un exemple de « renforcement de la santé des sols et de régénération des sols dégradés, essentiels à la transformation durable du système alimentaire » (UA, 2024) sur le continent africain.Malgré ces efforts du gouvernement, des citoyens et des organisations non gouvernementales (ONG) pour promouvoir les cultures indigènes et la gestion de la santé des sols pour une agriculture durable, il reste encore beaucoup à faire.

Défis et recommandations

Malgré les efforts positifs du gouvernement dans la promotion de l’agriculture durable, il reste des défis à relever. Il s’agit notamment de l’accès limité aux intrants agricoles et aux services de vulgarisation, de l’inadéquation des infrastructures et de l’impact du changement climatique sur la production agricole. Pour relever ces défis, il est essentiel d’augmenter les investissements dans la recherche agricole et les services de vulgarisation, d’améliorer l’accès au crédit pour les petits exploitants agricoles et de promouvoir des pratiques agricoles traditionnelles et innovantes résistantes au climat.

En outre, il est nécessaire de renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes, y compris les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales et les organisations communautaires, afin de promouvoir des solutions intégrées pour une agriculture durable en Ouganda. En travaillant ensemble et en partageant les connaissances et les ressources, il est possible de développer des stratégies holistiques qui répondent aux défis complexes auxquels sont confrontés les agriculteurs du pays.

Conclusion

La promotion de la gestion des cultures indigènes, l’amélioration de la santé des sols et le renforcement de la sécurité alimentaire sont des éléments essentiels de l’agriculture durable en Ouganda. En mettant en œuvre des politiques qui donnent la priorité à la conservation des sols, en promouvant les systèmes traditionnels de gestion des cultures et en relevant les défis spécifiques auxquels sont confrontés les agriculteurs du pays, il est possible de construire un secteur agricole plus résilient et plus durable, capable de soutenir les moyens de subsistance de la population locale pour les générations à venir.

Références
Union africaine (2003). Le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) : Gestion durable des terres et de l’eau. https://www.nepad.org/caadp/publication/au-2003-maputo-declaration-agriculture-and-food-security.

Union africaine (2018). Rapport d’examen biennal du PDDAA 2018-2018. https://au.int/sites/default/files/documents/41357-doc-CADDP_BR_2015-2018_ENGLISH.pdf.

Union africaine (2023). 4e rapport d’examen biennal du PDDAA 2015-2023. https://au.int/sites/default/files/documents/43556-doc-EN_4th_CAADP_Biennial_Review_Report-COMPLETE.pdf.

Union africaine (2024). Sommet africain sur les engrais et la santé des sols 7 – 9 mai 2024 Nairobi, Kenya. https://au.int/sites/default/files/documents/43771-doc-AFSHS_Decl_4_II_Rev_2_E.pdf.

Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et de la pêche (2013). Politique agricole nationale. https://agriculture.go.ug/wp-content/uploads/2019/04/National-Agriculture-Policy.pdf.

Ministère de l’agriculture, de l’industrie animale et de la pêche (2018). Plan national d’adaptation du secteur agricole. https://www.agriculture.go.ug/wp-content/uploads/2019/09/National-Adaptation-Plan-for-the-Agriculture-Sector.pdf.

 

Projet de document préparé par

Rodgers Mwansa
Coordinateur des projets, de la recherche, de la politique et des programmes de plaidoyer
Missionnaires d’Afrique – Projet pour les réfugiés, Ouganda

Alfred Avuni
Directeur exécutif
Centre Jean-Paul II pour la justice et la paix, Kampala

Robert Ubemu
Coordinateur pour la justice, la paix, l’intégrité de la création, la rencontre et le dialogue
Missionnaires d’Afrique, Province d’Afrique de l’Est