En regardant le monde d’aujourd’hui, on ne peut que s’alarmer de l’inégalité croissante aux différents niveaux de nos organisations socio-économiques. De plus en plus de personnes, et même de nations, sont systématiquement et volontairement exclues de l’accès au bien commun. La tragédie est que personne n’assume la responsabilité de la situation et qu’aucun effort n’est fait pour inverser la tendance au-delà des gadgets et de la rhétorique politiques mondiaux. La signature de l’accord de paix n’est pas un phénomène rare dans les différents espaces politiques, comme si une signature gagnait la paix sur un morceau de papier. Il sera toujours vain d’œuvrer pour la paix sans faire un effort correspondant pour transformer les structures d’exclusion en systèmes d’inclusion.

En effet, l’inclusion est un besoin humain essentiel et un moteur essentiel des comportements sociaux. La plupart des conflits communautaires et mondiaux sont dus à l’absence d’inclusion et d’égalité, souvent masquée par les facteurs socio-économiques les plus visibles. L’inclusion est donc un élément essentiel de la cohésion et de la paix familiales, communautaires et nationales. Dans le même ordre d’idées, si nous voulons une société pacifique, nous devons travailler pour une société inclusive. La réponse chrétienne de base à la haine n’est pas nécessairement le commandement de l’amour dont on parle tant, mais ce qui doit nécessairement venir avant lui pour rendre le commandement de l’amour supportable et compréhensible.

Avant le commandement de l’amour et fondamental pour l’inclusion sociale, il y a la conscience personnelle de notre humanité commune et partagée. La racine de l’amour chrétien n’est donc PAS la volonté d’aimer, mais la conscience que chaque personne est déjà aimée par Dieu, quelle que soit sa valeur économique. Par conséquent, cette prise de conscience nous amène à reconnaître en chaque autre être humain la même nature, les mêmes besoins, les mêmes droits et la même rupture que nous avons en nous-mêmes. Cette reconnaissance est le rempart contre les comportements motivés par l’ego qui consistent à voir les autres comme s’ils étaient des sous-hommes ou même des biens dont on peut se passer.

Tout ce qui est nécessaire pour changer les gens et leurs structures démocratiques afin que tout autre homme, femme ou enfant puisse effectivement accéder au bien commun avec une relative facilité et vivre dans la dignité est la marque de la société inclusive.  La question de savoir si cette formule est satisfaisante ou non est discutable. Cependant, nous ne pouvons pas vivre nous-mêmes des vies véritablement humaines si nous ignorons constamment l’appel fondamental à construire une société inclusive. Le christianisme n’est pas simplement une doctrine ou un système de croyances ; c’est le Christ qui vit en nous et qui unit les hommes et les femmes les uns aux autres dans sa propre vie et son unité. C’est une force de changement positif !

AEFJN considère que la tâche de construire une société plus inclusive, avec des signes et des éléments identifiables, est urgente. AEFJN et plusieurs autres ONG d’inspiration catholique se sont penchées sur le sujet de la Société inclusive et ont discerné les véritables chemins qui mènent à ses éléments constitutifs. Le résultat de ce discernement est le récent document du Forum des ONG d’inspiration Catholique intitulé « VERS UNE SOCIÉTÉ INTÉGRANTE ». Le Forum tend la main de la fraternité à toutes les personnes de bonne volonté pour construire une société inclusive et juste ; une condition préalable à un monde pacifique. Nous considérons la création d’une société inclusive comme un impératif mondial.

Chika Onyejiuwa

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