Du 21 au 23 novembre 2017, s’est tenue à Abidjan la Conférence ou Atelier sur l’accaparement des terres en Afrique francophone : identifier et promouvoir les solutions endogènes pour s’en sortir. Cet Atelier avait été le suivi de celui du Kenya en 2015. La participation a été massive, plusieurs groupes de JPIC, des ONG, des partenaires …. Et surtout la présence des Evêques de l’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.
Mgr. TOUABLI, 2° Vice-président de la CERAO, Mgr. UGORJI, Président de la Commission Justice et Paix de la CERAO, et Mgr SPITERI, Nonce Apostolique en Côte d’Ivoire, ont mis l’accent sur le caractère urgent et évangélique de l’engagement de l’Eglise dans le domaine de l’accaparement des terres.
Les Pasteurs se sont appuyés sur la Doctrine Sociale de l’Eglise, en particulier la récente Encyclique de Pape François « Laudato SI », ainsi que sur les discours du Pape à la FAO en 2017 et aux Mouvements Populaires en 2016, pour nourrir l’espoir d’une Afrique debout où personne ne sera plus spolié de sa terre et de sa dignité. Le problème de la terre est le problème de la vie car il a comme effets sur les populations : malnutrition, crise alimentaire, déforestation, déplacés internes, paupérisation de la population, conflits et violences.
Au point de départ de la réflexion, nous nous sommes demandé ce que dire « Accaparement de Terre » …en effet nous n’avons pas parlé seulement de la terre mais aussi des exploitations minières, où l’exploitation humaine tient la première place.
L’accaparement des terres a un impact néfaste sur les populations africaines. Il entraîne le déplacement des familles et des communautés, les conflits, l’exploitation, la famine, l’arrêt du développement, la privation des droits des femmes, la dégradation de l’environnement, la perte des cultures indigènes et des semences, la déforestation et la pollution des sources d’eau.
La majorité des produits provenant des terres acquises en Afrique sont expédiés vers les pays développés, avec peu ou pas de vente sur les marchés locaux, et certaines de ces sociétés louent des terres exclusivement pour planter des cultures commerciales. Pourtant, le discours public est qu’ils produisent de la nourriture pour assurer la sécurité alimentaire des Africains affamés. Les plus touchés sont les petits agriculteurs qui constituent la majorité de la main-d’œuvre. En conséquence, de nombreuses familles sont privées de leur source de subsistance.
L’exploitation minière à petite échelle détruit rapidement la terre, mis à part l’accaparement des terres. Cela provoque la dégradation de l’environnement et un lourd tribut pour la santé. Les directeurs des mines, principalement Chinois, fournissent aux habitants des équipements lourds tels que des excavatrices et des camions de transport, et emploient hommes, femmes et jeunes dans des activités minières dangereuses. Ce travail est intensif en main d’œuvre avec peu de technologie et a un impact significatif sur les moyens de subsistance des populations:
Pendant les trois jours de travail, des représentants des différents pays ont présenté des cas concrets de « résistance à l’accaparement des terres et solutions endogènes de gestion foncière durable » liés à l’exploitation minière, forestière, à l’agro-business et à la question législative.
Il serait difficile et réductif de faire le compte-rendu des exposés.
Une déclaration finale a été écrite, pour attirer l’attention de chacun, citoyens, responsables du pays, partenaires internationaux et sociétés multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources environnementales, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière. « Le travail de construction d’une société prospère doit être une œuvre solidaire » (Pape François).
Loredana Dalla Libera- l’Antenne d’AEFJN du Congo