Sr Elianna Baldi est une missionnaire Combonienne et la coordonnatrice de l’antenne AEFJN en République centrafricaine. Elle a participé à la conférence de l’accaparement de terres en Côte d’Ivoire en novembre 2017. À la fin de la conférence, elle a porté la bataille contre l’accaparement de terres à la Conférence épiscopale centrafricaine. Elle nous partage son expérience et les résultats de son intervention (voir ci-dessous). Ce qui est certain de son histoire, c’est que lorsque l’Église est impliquée dans des programmes de réconciliation pour panser les blessures du passé, elle est moins proactive pour la prévention de conflits futurs ; pendant ce temps, un script pour un tel conflit est en cours.

Actuellement, l’Église n’a pas de plans concrets pour apporter des données pour les réformes foncières actuelles dans le pays, pour s’assurer que les besoins et les droits des pauvres, en particulier les femmes, les populations autochtones, les agriculteurs soient protégés dans les réformes foncières actuelles. Il serait tragique pour l’Église de laisser passer cette occasion, seulement pour venir plus tard organiser des séances de réconciliation, de jeûne et de prière. À mon avis, ils (les chrétiens) ne sont pas conscients de l’ampleur de l’espace disponible pour eux maintenant et il faut le leur faire comprendre et les accompagner au cours du processus. Le Secrétariat prévoit de mobiliser LA PLATEFORMENOTRE TERRE EST NOTRE VIE’  (une plateforme informelle d’acteurs de l’Église et de la société civile en Europe et en Afrique qui travaillent contre l’accaparement de terres en Afrique, plateforme que que nous avons co-fondée en 2015 après la Conférence de Limuru, Nairobi) pour travailler en étroite collaboration avec notre antenne locales AEFJN et la Conférence épiscopale, pour construire à partir de ce résultat et contribuer à faire en sorte que les intérêts et les droits des pauvres soient protégés dans la réforme foncière. Bien entendu, cela nécessitera un soutien financier considérable et nous serions ravis que vous nous indiquiez des bailleurs de fonds possibles qui pourraient appuyer cette mission. Suivez ce lien pour lire le texte complet de sa présentation.

Chers amis,

Laissez-moi vous donner un bref retour sur la réunion d’aujourd’hui (présentation à la conférence épiscopale centrafricaine), après m’avoir soutenue et aidée dans la préparation.

Laissez-moi vous dire maintenant que je suis très très heureuse !

Je suis entrée avec le secrétaire de la Commission épiscopale JPIC qui m’a présentée après sa présentation du rapport annuel.

J’ai eu le temps de faire mon exposé devant tous les évêques et leurs vicaires généraux. À l’aide de cartes, j’ai passé plus de temps sur la partie relative à la République centrafricaine (RCA) parce que je voulais vraiment les « convaincre » de l’importance et l’actualité du problème.

Ensuite il y a eu du temps pour des réactions ou des questions en rapport avec les deux exposés.

Avec grande joie, je tiens à signaler que beaucoup ont réagi positivement et m’ont remerciée pour la présentation. En particulier de nombreux participants ont donné des exemples de ce qui se passe dans leurs diocèses, confirmant que le malheureux accaparement de terres est une réalité et que l’action est nécessaire.

Les pensées et les contributions des uns et des autres étaient intéressantes et nous ont fait passer plus de temps que prévu, d’autant plus qu’il n’y avait pas d’autre présentateur après moi.

Ces recommandations ou demandes ont été faites à la Commission Justice, Paix et Intégrité de la création (JPIC):

– Rester engagée sur la loi foncière actuellement en cours d’examen à l’Assemblée nationale et trouver des moyens d’y faire des contributions

– Faire des efforts pour éduquer la population au sujet de ses droits

– Organiser dans chaque diocèse une sorte d’enquête sur l’état de l’accaparement des terres

L’évêque de Berberati en particulier m’a demandé de continuer à lui envoyer des documents, en particulier des cas concrets d’accaparement des terres ailleurs.

À la fin de notre échange j’ai été invitée à rester pour le repas.

Maintenant je pense que nous devons nous organiser pour aider, influence et conduire ce travail au cas où la commission JPIC ne serait pas suffisamment souple pour répondre à ces recommandations.

En fait, à l’écoute de leur rapport, ils travaillent avec des organisations internationales qui financent le projet de cohésion sociale (information et panneaux) et qu’ils envisagent d’ouvrir des centres d’écoute dans différents diocèses. Ils travaillent dans le domaine de la justice réparatrice et de la CPS, pour ne nommer que quelques choses.

Et voilà pour ce soir …..

Vraiment merci beaucoup, restons bien unis et vigilants comme des veilleurs ….

 Sr. Elianna Baldi

AEFJN Antenna of Bangui, Central Africa