L’African Europe Faith Justice Network (AEFJN) est solidaire avec les familles et les communautés des 23 Africains subsahariens assassinés à la frontière hispano-marocaine de Melilla le 24 juin 2022.
Avec le diocèse de Malaga, la Conférence des religieux (CONFER), la Conférence épiscopale espagnole et la sous-commission des migrants, AEFJN exprime avec véhémence sa condamnation et sa profonde tristesse, et se joint aux vagues de protestations de l’église africaine à l’occasion de toutes ces vies humaines perdues lors du refoulement par les forces de police des quelques 2000 Africains qui ont forcé leur entrée en Europe via la frontière autonome du nord du Maroc.
Le président de l’AEFJN, André Classens, déclare : « Une mort est de trop lorsqu’il s’agit d’âmes sans défense qui cherchent un coin où trouver une chance d’être des êtres humains. Tout le monde a le droit de vivre. Fuir la guerre, la faim et les calamités naturelles n’est pas un crime, et pourtant, cela va de pair avec le pillage continu des terres africaines par les sociétés extractives. » AEFJN souligne que les migrants sont des êtres humains avec une dignité à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il faut que les politiques européennes de migration soient sérieusement revues surtout en ce qui concerne l’accueil des migrants aux frontières. Les inégalités postcoloniales continuent et doivent être combattues par une réforme et redistribution des actifs de l’UE vers l’Afrique. En accord avec la déclaration du Pape François, AEFJN souligne également que le bien-être social et les droits de l’homme sont au-dessus de la loi, et que la recherche d’une vie meilleure est un droit inviolable de tous les individus, indépendamment de leur couleur, origine, race ou croyance. L’externalisation et la militarisation des frontières sont condamnables car elles violent les traités internationaux et servent donc d’embryon à l’inculpation des responsables de la perte de vies à la frontière entre Melilla et le Maroc.
Le président de l’AEFJN souligne en outre que « l’Église africaine sait que le chagrin ne suffit pas à atténuer la douleur et se tient donc aux côtés des familles et des communautés endeuillées dans leur quête de justice et de réparation. » AEFJN réitère les demandes adressées aux autorités nationales et internationales pour que la mésaventure à la frontière entre Melilla et le Maroc fasse l’objet d’une enquête rapide, transparente et indépendante, sans interférence. Il est désormais impératif d’enquêter et de demander des comptes aux personnes impliquées dans la mort des Africains en fuite à la frontière de Melilla, qu’il s’agisse de ceux qui ont commis le crime ou de ceux qui l’ont ordonné en première instance.
Phoebe Zoe Maria U. Sanchez, PhD