Du 30 au 31 janvier 2017, le 28e Sommet de l’Union Africaine s’est réuni à Addis Abeba qui semble devenir la capitale de l’Afrique. Cette rencontre a été marquée par plusieurs événements dont le plus discuté a été le retour du Maroc en son sein. En effet, il y a 33 ans, le Maroc avait claqué la porte à cause du Sahara occidental – plus précisément la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) – qu’il considère comme lui appartenant. Le roi du Maroc Mohammed VI n’a pas ménagé ses efforts dans plusieurs pays pour mettre en valeur les compétences de son pays et l’aide technique qu’il peut apporter à de nombreux pays. Mais plusieurs pays sont toujours contre, en priorité l’Algérie qui a des visées sur la République Sahraouie, mais aussi les pays d’Afrique australe, notamment l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Ouganda, le Zimbabwe qui réclament son indépendance. Il y a 54 Etats membres de l’UA, 28 ont voté pour la réintégration comme cela avait été fait pour le Soudan du Sud.

Un autre sujet a été débattu à ce Sommet de l’UA : la réforme de l’UA proposée par le président rwandais Paul Kagame qui n’a pas soulevé l’enthousiasme lors du huis-clos des chefs d’Etats et de gouvernements du continent. Si le texte a fait consensus sur la quasi-totalité des sujets, les homologues du président rwandais demandent plus de temps pour évaluer les propositions de réforme de l’organisation, mais ils ont tout de même accepté officiellement le texte qui sera mis à exécution par la nouvelle Commission. Le rapport Kagame dresse un bilan sévère : « Nous avons une organisation dysfonctionnelle dont la valeur pour nos états membres est limitée, qui a peu de crédibilité auprès de nos partenaires internationaux et en laquelle nos citoyens n’ont pas confiance ». Il dénonce aussi l’échec constant des décisions de l’UA et le problème de financement.

On ne peut que se réjouir de ces propositions qui, si elles sont mises en œuvre, ne pourront qu’améliorer la situation du continent et inspirer la confiance pour des investissements plus nombreux. «Espérons, déclare un diplomate d’Afrique du Nord, que ce ne sont pas que des déclarations d’intention…»