Le Secrétariat a participé à l’atelier JPIC à Calavi, au Bénin, qui a eu lieu du 17 au 29 juillet. Le séminaire a été suivi par 20 à 25 coordinateurs de JPIC, principalement du Bénin, mais il y avait aussi des participants du Togo, du Ghana, du Mali, du Burkina Faso, du Libéria et de la Côte d’Ivoire. L’atelier faisait suite à la visite du Secrétariat au Bénin en novembre 2015, où le travail d’AEFJN avait été présenté à la conférence des supérieur(e)s majeur(e)s.

Au cours des 12 jours, les participants ont discuté divers documents de la doctrine sociale de l’Eglise, tels que : Africae Munus, Caritas in Veritate, Evangelii Gaudium et Laudato Si. De même, l’atelier a approfondi, à partir de la doctrine sociale de l’Eglise, des questions de JPIC telles que : pauvreté, inégalités, éducation, accaparement de terres, conséquences des industries extractives, médicaments, agro-écologie, droits humains, changement climatique, pollution, désertification, dégradation de l’environnement, paix, résolution des conflits, réconciliation, non-violence, trafic d’enfants et migration.

Le Secrétariat a animé deux sessions pendant l’atelier. Le premier jour, le Secrétariat a présenté le travail d’AEFJN et a organisé un séminaire pratique sur la méthode du cercle pastoral en se basant sur les manuels sur la justice économique produits par AEFJN, en demandant aux participants d’identifier un cas d’injustice dans leur région et d’agir sur ce cas. Les participants ont identifié et discuté plusieurs problèmes de JPIC comme l’extraction de l’or, l’accès à des médicaments de qualité, l’accaparement des terres, la construction de la paix, les mariages forcés, l’amélioration de la position des femmes dans la société et le trafic d’enfants. Les participants étaient aussi invités à développer un plan d’action pour traiter l’injustice, de sorte qu’ils puissent reprendre le problème dans leurs paroisses.

Le deuxième jour, le Secrétariat a organisé un atelier sur la question foncière au Bénin, ensemble avec la société civile du Bénin. Le Secrétariat a présenté les forces internationales qui mènent l’accaparement des terres, en particulier la Nouvelle Alliance du G8 pour la Sécurité alimentaire et la Nutrition, les classifications de la Banque Mondiale, la politique européenne de biocarburants et la soif de ressources et de biens agricoles des sociétés internationales.

Ensuite Synergie Paysanne a présenté les conséquences de l’accaparement des terres dans le Bénin rural. L’organisation a expliqué comment elle fournit une assistance juridique aux victimes de l’accaparement des terres au Bénin. Ensuite une analyse de la loi foncière au Bénin fut offerte, en indiquant quels articles sont importants pour la protection des agriculteurs familiaux et des citoyens. De plus, l’organisation a mis en lumière son initiative d’observatoires, où on forme les gens à assurer que la loi foncière soit respectée et que les cas d’accaparement de terres soient détectés.

Suite à cela, Novox, ensemble avec des victimes d’évictions, a présenté le phénomène des accaparements de terres dans les espaces urbains au Bénin. Un citoyen de Calavi a expliqué comment une mafia locale essayait de l’exproprier de sa terre en manipulant des titres fonciers et en capturant la prise de décision dans les tribunaux. Afin de garder sa parcelle dans la cité, la victime était priée de payer des honoraires excessifs, qui sont trop élevés pour la plupart des citoyens béninois ; cela leur fait risquer de devenir sans domicile, et par conséquent les rend vulnérables aux risques sociaux (par exemple pas assez d’argent pour envoyer les enfants à l’école) et sanitaires. Novox assiste ces victimes par le plaidoyer et l’assistance juridique. Les organisations ont aussi expliqué les échappatoires dans la loi foncière et les problèmes associés aux décisions juridiques. Plusieurs membres, aussi bien que des victimes, ont risqué la prison pour avoir résisté à l’expropriation.

Finalement, Jinukun a présenté des moyens alternatifs d’avancer pour transformer la société, avec une session sur l’agro-écologie. D’abord, une présentation exhaustive de la question de l’agro-écologie fut donnée, ensuite un documentaire sur des initiatives locales au Bénin qui appliquent les méthodes d’agro-écologie fut présenté aux participants. Au cours de la seconde semaine les participants ont visité la ferme Songhai, qui est une ferme agro-écologique et un centre de formation près de Porto Novo, au Bénin, dirigé par un prêtre.

L’objectif du séminaire était la promotion de questions de JPIC par un nombre de sessions, pour renforcer les liens, d’une part entre les religieux au Bénin et ceux de la sous-région, d’autre part entre les religieux et la société civile, et pour augmenter la prise de conscience des questions de justice économique.